Intervention de Christophe Blanchard-Dignac

Mission commune d'information sur le bilan et les conséquences de la contamination par l'amiante — Réunion du 29 juin 2005 : 1ère réunion
Audition de M. Christophe Blanchard-dignac ancien directeur du budget

Christophe Blanchard-Dignac :

a rappelé que ses fonctions de directeur du budget, de juin 1995 à octobre 2000, l'avaient conduit en priorité à travailler pour la qualification de la France à l'euro dans le respect des critères imposés par le traité de Maastricht.

Il a indiqué avoir suivi le dossier de l'amiante via son sous-directeur chargé des affaires sociales et les réunions interministérielles auxquelles participaient ses collaborateurs, qui ont abouti à l'interdiction de l'amiante et à la mise en place des dispositifs de prévention, d'indemnisation des victimes et de préretraite des salariés ayant été exposés à l'amiante.

Il a rappelé que la mise en oeuvre du fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (FIVA) et du fonds de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante (FCAATA) avait, pour l'essentiel, des implications sur les comptes sociaux, alors que le dossier du désamiantage du campus de Jussieu avait des incidences budgétaires directes.

A cet égard, il a indiqué que compte tenu des enjeux de santé publique, la discussion n'avait jamais porté sur le principe même de ces dépenses, mais seulement sur les modalités et les sources de financement.

Concernant le campus de Jussieu, il a rappelé que les caractéristiques et les dimensions du site accueillant les deux plus grandes universités scientifiques françaises et l'Institut de physique du globe de Paris, avec une population très importante d'étudiants, d'enseignants-chercheurs et de personnels divers, avaient conduit à choisir un désamiantage en site occupé, décision à laquelle la direction du budget n'a pas été associée, mais qui recueillait l'adhésion des personnels et semblait répondre à l'objectif de réduire la durée des travaux, initialement fixée à trois ans.

Il a reconnu que les administrations concernées avaient rencontré des difficultés pour conduire le projet, faute d'une programmation financière et technique, en dépit de la création d'un établissement public spécifique en 1997 qui n'a pas été en mesure d'imposer des priorités, notamment s'agissant du déménagement rationnel des laboratoires.

Il a indiqué par ailleurs que le projet avait subi des transformations, en même temps que s'exerçait une pression médiatique et judiciaire qui a récemment abouti à la mise en examen des personnes morales concernées.

La transformation du chantier de désamiantage en projet de rénovation des bâtiments universitaires, menée indépendamment du plan U3M (Université du 3e millénaire), s'est traduite par des reports successifs de la date d'achèvement des travaux, prévue initialement en 1999 et aujourd'hui, sans aucune certitude, repoussée à 2007 pour la libération des locaux amiantés, ainsi que par une explosion des coûts, l'enveloppe initiale de 900 millions d'euros, prévue en 2001, devant être dépassée de plusieurs centaines de millions d'euros.

Il a estimé que l'absence de contrainte financière, ce choix résultant d'une attitude de précaution des administrations ayant été confrontées lors des années passées à une succession de crises sanitaires et de sinistres, avait en fait constitué un handicap pour la bonne réalisation de l'opération.

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