En réponse, M. Philippe Esper a indiqué que l'initiative « Eurodéfense » devait évidemment recouvrir d'autres éléments que l'aspect essentiel et incontournable de l'état-major européen, à commencer par l'industrie de défense européenne (sa pérennité, sa recherche, son centre de gravité européen), la mise en place de normes communes et les systèmes d'information et de communication ou organismes info-centrés. Il s'est déclaré en particulier fort attaché aux propositions, contenues dans le memorandum « Eurodéfense », de partage de capacités (industrie, maintenance, mise en oeuvre opérationnelle) et même de partages ambitieux de la technologie dans les domaines sensibles de la défense anti-missile et de la propulsion nucléaire des sous-marins d'attaque, secteur dans lequel la France dispose d'un savoir-faire inégalé en Europe. S'agissant de la mesure de l'effort de défense américain, il a indiqué qu'il était à ce stade prévu que celui-ci devait augmenter, même si étaient neutralisées les dépenses imputables aux conflits en cours. Enfin, s'agissant de savoir qui était susceptible de rejoindre l'initiative, il a reconnu que la participation de petits pays faisant un effort de défense symbolique n'avait pas de sens, à ce stade, mais que certains grands pays comme l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, n'accomplissaient pas d'effort suffisant, alors que certains pays moyens comme la Grèce fournissaient des contributions importantes. Il a indiqué qu'à l'instar de l'euro, une « Eurodéfense » serait susceptible d'intéresser, dans un premier temps, une douzaine de pays européens, mais devrait être ouverte à toute candidature sincère et sérieuse.