Intervention de André Daguin

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 27 janvier 2010 : 1ère réunion
Audition de M. André daGuin membre du conseil économique social et environnemental

André Daguin :

a réagi à ces observations en apportant les précisions suivantes :

- les circuits courts présentent l'avantage de rapprocher le consommateur final du producteur et de rassurer le client ;

- le bio n'est pas la panacée, dans la mesure d'une part, où les règles n'étant pas les mêmes partout, les produits bio importés peuvent présenter moins de garanties que les produits non-bio français, et d'autre part, où le bilan carbone des produits bio importés, comme les haricots verts du Kenya, peut être très mauvais ;

- la pression des consommateurs chinois sur les productions de qualité françaises, et en particulier sur le vin, est de même nature que celle exercée par les consommateurs américains il y a quelques décennies. Elle pourrait être bénéfique en permettant de faire émerger dans le secteur du vin des « petits crus » qui sont pourtant de très bonne qualité. En revanche, la concurrence chinoise sur la production de produits de qualité, comme le foie gras, pourrait être ravageuse ;

- l'éducation au goût dans les cantines scolaires est essentielle et passe aussi par la découverte des terroirs et des zones de production ;

- l'irruption dans la gastronomie française de nouveaux mets n'est pas inédite : Marie de Médicis a introduit la tomate en France, et le cassoulet est le produit de l'apport d'Amérique du haricot et du maïs ;

- les marques ne peuvent imposer que des produits simples et répétitifs comme la bière. Il leur est plus difficile de mettre en oeuvre une stratégie de standardisation dans le domaine du vin ;

- la France devrait être plus insistante pour obtenir l'entrée de produits non cuits aux États-Unis, ce qui est actuellement interdit, sauf pour les produits italiens ;

- l'agence Atout-France mène une action remarquable de promotion des terroirs et, depuis cinq ans, d'après le magazine Forbes, la France est la destination préférée des Américains, en raison notamment de ses restaurants ;

- beaucoup de médecins considèrent que la « bonne cuisine » favorise la bonne santé des individus ;

- la baisse de la TVA dans la restauration constitue une mesure d'équité fiscale en Europe. Ce secteur, parmi les moins rémunérateurs du commerce, représente 185 000 points de vente, dont les deux tiers fonctionnent effectivement. Parmi ceux-ci, un tiers n'ont pas de salarié et ne récupèrent pas de TVA. Il est illusoire que ces établissements baissent leurs prix, à l'inverse des grandes chaînes de restauration, en contrepartie de cette mesure de baisse. En tout état de cause, le bilan de la réforme ne pourra être effectué qu'à la fin de l'année 2010.

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