Intervention de Claude Biwer

Réunion du 30 novembre 2006 à 9h30
Moyens des politiques publiques et dispositions spéciales — Compte d'affectation spéciale : contrôle et sanction automatisés des infractions du code de la route

Photo de Claude BiwerClaude Biwer :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, chacun le sait, les infrastructures de transport sont vitales pour le développement économique de notre pays ; c'est vrai en Lorraine, et plus encore dans la Meuse.

L'examen des crédits de la mission « Transports » me donne l'occasion d'attirer votre attention sur un certain nombre de préoccupations concernant les infrastructures routières et ferroviaires de notre région.

S'agissant des infrastructures routières nationales, l'année 2006 constitue l'an I du transfert de plus de 16 000 kilomètres de routes nationales aux départements. Je ne m'étendrai pas sur cette mesure, que j'ai déjà évoquée à plusieurs reprises l'an dernier.

Si l'on peut considérer, à juste titre, que ces routes seront désormais mieux entretenues qu'auparavant - pour certaines d'entre elles, ce ne sera guère difficile -, je persiste à penser qu'il s'agit ni plus ni moins d'un transfert de charges en direction des départements, qui devront se contenter de 191, 5 millions d'euros pour leur entretien.

Il suffit d'ailleurs, pour s'en convaincre, de se rapporter aux propos tenus tout récemment par un élu du centre de la France, qui précisait que, compte tenu du montant des crédits transférés à ce titre, il faudrait quarante-six ans pour remettre ces routes nationales en état.

S'agissant des axes qui restent sous le contrôle de l'Etat, je souhaite attirer à nouveau votre attention, monsieur le ministre, sur le nécessaire doublement, si possible par l'Ouest, de l'autoroute A 31. Tout le monde sait que cette voie est « sursaturée », notamment en raison de l'accroissement sans précédent du nombre de travailleurs frontaliers du Grand-Duché de Luxembourg effectuant des allers-retours quotidiens, mais aussi de la circulation d'innombrables poids lourds en transit.

Si tout le monde s'accorde sur la nécessité urgente de doubler cette voie, les majorités successives du conseil régional ont adopté des positions contradictoires à cet égard, et rien ne se décide. Or, pendant ce temps-là, l'A 31 devient de plus en plus dangereuse.

Je rappelle, une fois de plus, qu'une solution plus économe des deniers publics et tout aussi efficace pour détourner le flux de circulation émanant des pays de l'Europe du Nord résiderait dans l'aménagement d'une voie rapide reliant la Belgique à Toul et s'appuyant, en tant que de besoin, sur des infrastructures existantes, comme la RN 18, en les aménageant.

Cela pourrait constituer une excellente alternative à l'indécision actuelle et représenterait un geste significatif en faveur de l'aménagement du territoire, dans lequel l'État demeure très engagé.

Vous le savez, monsieur le ministre, nous préparons actuellement le contrat de projet État-région Lorraine pour les années 2007-2013, au sein duquel il serait souhaitable que les infrastructures de transport occupent une place importante.

Le département de la Meuse a fait part d'un certain nombre de priorités qui devront impérativement être retenues, à moins de considérer que la région Lorraine se limite à la seule métropole Nancy-Metz-Thionville.

Le volet routier du contrat de plan 2000-2006 ayant été prolongé jusqu'au 31 décembre 2008, les opérations non encore réalisées à ce jour devront impérativement être achevées à cette date : il s'agit, d'une part, sur la RN 135 Ligny-en-Barrois-Bar-le-Duc, de l'échangeur de Ligny-en-Barrois et, d'autre part, sur la RN 4, d'une bretelle d'accès.

Parallèlement à ces deux dossiers, une négociation devrait être engagée afin d'achever la réalisation de l'intégralité du tronçon Bar-le-Duc - Ligny-en-Barrois en tant qu'axe reliant le chef-lieu du département au réseau national.

S'agissant des infrastructures ferroviaires, il convient en tout premier lieu de se féliciter de l'entrée en service, dans quelques mois, du TGV - Est européen, qui irriguera également le département de la Meuse. Je rappelle que cette ligne comportera une gare meusienne. À cet égard, je formule, une fois de plus, le souhait que les gares « classiques » comme celles de Bar-le-Duc ou de Commercy continuent à être correctement desservies.

Il ne faudrait pas, en effet, qu'elles subissent le sort des gares frontalières qui ont été complètement désaffectées, voilà quelques années, à la suite du transfert vers Metz de la ligne Paris-Luxembourg passant initialement par Reims - Charleville-Mézières, ce qui avait accru les difficultés que connaissait déjà le secteur géographique environnant.

Il serait également souhaitable d'envisager le prolongement de la ligne ferroviaire Metz-Verdun jusqu'à Châlons ou Reims, ainsi que celui de la ligne de Charleville jusqu'à Longwy, et pourquoi pas jusqu'au Luxembourg, le cas échéant dans un cadre conventionnel. Savez-vous que, dans certaines gares du nord de mon département, il est impossible d'obtenir un billet à destination de Paris ? Il faut prendre un autre billet à Charleville, ce qui est tout de même extraordinaire !

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