Intervention de Laurence Paye-Jeanneney

Mission commune d'information sur le fonctionnement des dispositifs de formation professionnelle — Réunion du 25 avril 2007 : 2ème réunion
Audition de Mme Laurence Paye-jeanneney administratrice générale et M. Le Recteur jérôme chapuisat directeur délégué du conservatoire national des arts et métiers cnam

Laurence Paye-Jeanneney, administratrice générale :

En réponse à ces intervenants, Mme Laurence Paye-Jeanneney a apporté les éléments de précision suivants :

- le CNAM accueille des publics très divers, âgés de vingt à soixante-cinq ans environ, avec une moyenne d'âge de trente-trois ans ; ce sont en majorité des hommes, à 70 % ;

- la logique d'offre est un risque qu'il faut combattre en permanence ; la structure d'association des centres régionaux permet d'introduire davantage de souplesse ; par ailleurs, des assises régionales sont actuellement organisées en vue de mieux analyser les besoins, au contact direct du terrain ;

- le CNAM travaille avec des branches pour leur apporter une aide en matière d'ingénierie de formation, comme c'est le cas actuellement avec le secteur automobile par exemple, en vue d'adapter les compétences des garagistes ;

- le CNAM est placé sous la tutelle du ministère de l'éducation nationale ; il est en contact permanent avec les autres établissements relevant de ce ministère, dont sont issus ses enseignants ; toutefois, face aux difficultés rencontrées, il faudrait définir un accord-cadre afin de faciliter ces échanges ; la tutelle unique pose problème au CNAM dans la mesure où la formation professionnelle relève du ministère de l'emploi ; il serait donc utile d'envisager une double voire une triple tutelle ;

- les formations sont facturées aux entreprises à des tarifs en général plus élevés que ceux proposés aux personnes venant de leur propre initiative.

Complétant ces propos, M. Jérôme Chapuisat a apporté les éléments de réponse suivants :

- la notion de formation tout au long de la vie n'aura pas de réelle portée tant que l'on continuera de considérer la formation initiale comme un produit fini ; au contraire, le CNAM propose à chacun de s'engager dans une formation « continuée » ; ce « modèle CNAM » pourrait être amené à jouer un rôle-clé dans le cadre de la montée en puissance des compétences des régions en matière de formation professionnelle ;

- on déplore de façon générale un manque de relation entre l'éducation nationale et le monde de la formation professionnelle, duquel le CNAM se sent souvent mieux compris ; c'est pourquoi il serait plus adapté d'élargir sa tutelle aux ministères en charge de la formation professionnelle et de l'industrie.

S'interrogeant sur les éventuelles contraintes que susciterait une triple tutelle, M. Jean-Claude Carle, président, s'est demandé s'il ne serait pas préférable, au contraire, de renforcer l'autonomie du CNAM. Il a souhaité savoir, ensuite, si les personnes venaient au CNAM avec un projet, et si ces projets étaient mis en phase avec les débouchés.

a partagé le souhait que l'établissement bénéficie d'une plus grande autonomie, notamment dans le recrutement de ses enseignants. Elle a évoqué, ensuite, un projet en cours permettant à des étudiants des filières littéraires de s'engager dans un parcours de professionnalisation, en leur proposant une formation adaptée aux besoins des entreprises, dans des secteurs techniques. En outre, elle a souligné que le CNAM, parce qu'il apparaît plus accessible pour certains publics, accueillait près de 30 % d'auditeurs issus de l'immigration, contre 2 à 3 % seulement dans les universités. A cet égard, une réflexion est en cours sur un projet d'école de l'intégration. Enfin, si la plupart des auditeurs venant au CNAM ont un projet, l'établissement propose des services de conseil et d'accompagnement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion