En matière de commerce extérieur, ne faudrait-il pas s'interroger sur l'usage de l'outil monétaire ? Avec son obsession d'un euro fort, l'Europe est le seul grand territoire à ne pas manier l'arme monétaire. Le commerce, ce n'est pas seulement l'échange de produits, mais aussi et surtout l'échange d'argent : la manipulation monétaire est un formidable accélérateur d'échanges commerciaux. L'Europe s'impose donc de rester naine parce qu'elle n'a pas recours à l'arme monétaire.
L'État ne peut pas se passer des collectivités pour encourager les exportations. Je suis président d'un département très engagé dans les prospections à l'étranger, notamment en Inde, en Chine et au Japon. Il faut que l'État coordonne toutes les bonnes volontés, tant dans ses propres services, que dans les départements, les régions et les villes. C'est à ce prix que nous pourrons conquérir de nouveaux marchés et que nous trouverons des investisseurs étrangers.
Ce serait dangereux de tout miser sur les régions : il faut encourager toutes les collectivités qui ont envie d'exporter.
Dans ma région, composée de quatre départements, seule la Moselle, qui a une forte tradition industrielle, s'occupe d'export, les trois autres s'en désintéressent et la région aussi ! Seules les bonnes volontés comptent, pas les institutions.
Ceci dit, je suis tout à fait d'accord avec vous, monsieur le ministre, lorsque vous dites que ce sont les PME qui ont besoin d'être aidées. Les grands groupes n'en ont nul besoin. Je travaille en Chine avec Total : je puis vous assurer que ce groupe a des moyens sans commune mesure avec les miens. Et ce qui est vrai pour Total l'est aussi pour Peugeot ou EDF.