a indiqué que la Cour n'était pas en mesure de chiffrer ces mouvements de fonds mais qu'elle était en mesure d'en apprécier les raisons et les origines.
Il a souligné à cet égard que les flux financiers vers les pays d'origine des migrants étaient aussi anciens que l'immigration de travail : il a mentionné l'exemple des premiers temps de l'immigration algérienne, immigration alors célibataire et masculine de travailleurs vivant seuls en foyer et envoyant en Algérie l'essentiel de leurs rémunérations, au risque d'ailleurs de fragiliser leur propre situation ; il a rappelé que la modernisation et le « décollage » économique du Portugal et de l'Espagne avaient été financés par des transferts analogues.
Il a observé que ces transferts existeraient toujours et que, dans la perspective de la coopération avec les pays d'origine des migrants, il fallait s'en réjouir dans la mesure où ils permettaient de « vivifier » un certain nombre de micros régions ou de villes.
Il a considéré qu'il fallait admettre l'idée que l'on assisterait dans les décennies à venir à une explosion des chiffres de l'immigration en Europe, nos pays, même si la France a encore un comportement démographique susceptible d'assurer le renouvellement des générations, devant perdre dans les 20 ou 30 ans qui viennent des millions d'habitants.
Ils auront donc besoin de faire venir des migrants et, d'une façon ou d'une autre, de les choisir. M. Philippe Séguin a observé que cela pourrait passer pour un nouveau pillage des pays concernés et que la seule façon d'éviter ce risque était d'encourager les relations, non seulement financières mais aussi en termes de partage et d'échange des savoirs, entre les communautés installées en France et leurs pays d'origine.
Relevant que l'un des constats de la Cour qui avait le plus étonné cette dernière était le développement exponentiel de la double nationalité, il a estimé que ce développement se poursuivrait sans doute et qu'il constituait probablement une perspective d'évolution du dossier de l'immigration dans les prochaines décennies.