Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 12 mai 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Bruno Racine membre du groupe d'experts sur le nouveau concept stratégique de l'otan

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

Je suis heureux d'accueillir M. Bruno Racine que nous ne recevons pas ce matin en sa qualité de Président de la Bibliothèque nationale de France ou d'ancien membre de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, mais comme membre du groupe de 12 experts présidé par Mme Madeleine Albright et chargé depuis septembre dernier de préparer un rapport sur le futur concept stratégique de l'OTAN.

Ce rapport doit être remis incessamment au Secrétaire général de l'OTAN, M. Rasmussen, qui lui-même établira un projet destiné à être discuté entre les Nations en vue d'une adoption du nouveau concept stratégique lors du prochain sommet de l'Alliance à Lisbonne, à la fin du mois novembre.

Je remercie vivement M. Bruno Racine d'avoir bien voulu venir devant notre commission alors que la touche finale vient à peine d'être apportée à ce rapport. Je souhaiterais qu'il puisse nous présenter les principaux débats auxquels a donné lieu, au sein du groupe d'experts, la révision du concept stratégique de 1999, et bien entendu, les orientations qui se sont dégagées.

Plusieurs thèmes viennent évidemment à l'esprit.

Tout d'abord, celui des missions de l'OTAN et de la signification, dans le contexte stratégique actuel, de la défense collective et de l'article 5 du traité de Washington. Comment traduire cet engagement dans l'action de l'Alliance ? Dans quelle mesure l'OTAN doit-elle intervenir hors de la zone euro-atlantique ? Quel rôle l'OTAN doit-elle jouer face aux nouvelles menaces comme le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et des missiles balistiques, les cyberattaques, la mise en cause de la sécurité énergétique ? Quelle part accorder, dans sa doctrine de défense, à la dissuasion nucléaire et, éventuellement, à la défense antimissile ?

Une autre série de questions porte sur le thème de l'approche globale de la gestion des crises. L'OTAN va-t-elle développer des moyens non militaires lui permettant de devenir un acteur global ou plutôt rechercher une meilleure synergie avec d'autres organisations internationales ?

L'une des questions qui nous tient à coeur est celle de l'articulation entre l'OTAN et la politique de sécurité et de défense commune de l'Union européenne. Je suis parfois surpris de voir que dans certains documents « otaniens », l'Union européenne figure simplement parmi d'autres organisations, mais pas plus qu'une autre, au chapitre des partenaires avec lesquels l'OTAN devrait mieux se coordonner. Il me semble au contraire qu'il y a un lien fondamental entre la capacité des Européens à prendre des responsabilités croissantes en matière de défense et l'avenir de l'OTAN.

Enfin, ce n'est peut-être pas le rôle d'un concept stratégique de dessiner des réformes de structures, mais le fonctionnement interne de l'organisation, la lourdeur de sa bureaucratie et sa gouvernance financière sont au coeur des débats actuels. Peut-être pourrez-vous nous dire si le groupe d'experts a abordé ces questions et préconisé des orientations ?

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