Merci de ces questions très directes. C'est l'Etat qui négocie l'augmentation de capital - pour une fois, je ne suis pas « dans le coeur du réacteur ». Vous avez exprimé des restrictions s'agissant d'EDF. Il s'agit d'une option. Pour des raisons historiques, EDF détient 2,4 % de notre capital. Doit-il monter ? Je ne suis pas contre une augmentation de sa participation, à condition qu'elle n'ait pas de conséquence en termes de gouvernance : si EDF obtient un ou deux administrateurs, ses concurrents, qui sont nos clients, considèreront qu'il n'y a plus libre concurrence. Le sujet est stratégique pour les électriciens, qui souhaitent un secret total. Certains nous ont prévenus qu'ils tireraient les conséquences d'une présence éventuelle d'EDF à notre conseil de surveillance. Nous avons calculé ce que nous aurions à y perdre ; EDF ferait alors un mauvais placement. Le vrai sujet est la gouvernance dans Areva.
Nous avons quatre EPR en construction. On se focalise sur les délais. A ceux qui évoquent un nouveau Concorde, je réponds... qu'un EPR ne vole pas ! L'important est la réduction progressive des délais de construction sur une même catégorie. Il a fallu 63 mois pour construire les réacteurs français de génération 2 de 900 mégawatts et les délais ne se sont guère améliorés ; ils ont atteint 80 mois pour les réacteurs de 1 300 mégawatts ; pour les réacteurs N4 de 1 500 mégawatts qui constituent le parc français, la moyenne s'est établie à 124,3 mois puisqu'on est passé de 150 à 103 mois ; pour les réacteurs exportés, nous étions à 63,5 mois. Quant à l'EPR en Finlande, dans un pays où tout était à faire...