A M. Christian Demuynck, président, qui lui demandait si la formule de l'internat et le recours à des militaires de carrière étaient indispensables, et l'interrogeait sur le financement de l'EPIDe et des centres, le général Valentin a apporté les éléments de réponse suivants :
- l'internat est nécessaire pour des raisons disciplinaires, ainsi que pour établir un éloignement du domicile, souvent demandé par les jeunes eux-mêmes. Il permet leur participation à des travaux d'intérêt général et à des travaux dirigés dans la soirée. Les 5 à 10 % d'élèves sans domicile fixe se voient par ailleurs proposer de rester dans les centres le week-end, ce qui occasionne des surcoûts ;
- les anciens militaires possèdent un savoir-faire, un engagement et une discipline qu'ils sont particulièrement aptes à inculquer aux élèves. Ceux-ci, comme les personnels encadrants, sont tous en uniforme ;
- s'agissant des financements, il faut distinguer :
. le budget de fonctionnement, de l'ordre de 94 millions d'euros cette année, alimenté par le ministère en charge de l'emploi, compétent dans le cadre du plan de cohésion sociale (50 millions d'euros cette année), par le ministère du logement et de la ville (20 millions d'euros), par le ministère de l'intérieur (3 millions d'euros), par le fonds social européen (8 millions d'euros), ainsi que par le produit de la vente de biens immobiliers ;
. le budget d'investissement, qui n'existe pas en tant que tel. En effet, le ministère de la défense donne à l'établissement des biens immobiliers, qui les apporte en capital à une société immobilière dont ils constituent 49 % des parts sociales, les 51 % restant étant financés par la caisse des dépôts et consignations (CDC). Cette société rénove des immeubles ou bien en reconstruit, puis perçoit un loyer de l'établissement « deuxième chance » les utilisant, de la même façon que ce dernier rémunère des associations pour les locaux qu'elles mettent à sa disposition ou les services qu'elles assurent.
Le coût de revient d'un stagiaire, de 30.000 euros en 2007, est passé à 35.000 euros cette année en l'absence d'économies d'échelles qu'aurait rendue possible une extension des centres. Le contrat d'objectif et de moyens en cours d'élaboration fixe comme objectif de recruter 5.000 jeunes supplémentaires pour un budget de 150 millions d'euros en 2011, ce qui permettrait de revenir à un coût moyen par stagiaire de 30.000 euros. Ce dernier, et le taux de 0,4 encadrant par élève, sont à comparer aux 210.000 euros et aux 5 encadrants par élève des centres fermés.