Tout en soulignant que le modèle universitaire actuel avait réussi en vingt ans à doubler le nombre d'étudiants accueillis, M. Bruno Julliard a admis le besoin d'une réforme afin de disposer d'une meilleure réactivité, en particulier pour le recrutement d'enseignants-chercheurs à l'international ou en matière de gestion budgétaire.
Après avoir approuvé le caractère obligatoire de l'autonomie, il a exprimé sa crainte d'un accroissement des inégalités, compte tenu du dispositif proposé par le projet de loi.
Toutefois, il s'est déclaré satisfait des modifications apportées au texte au cours de la négociation, tout en suggérant d'autres améliorations.
S'agissant du statut des personnels de l'université, il a proposé la fixation d'un quota d'emplois pour les agents contractuels, et l'obligation de les recruter au niveau ou au dessus de la grille de la fonction publique, pour éviter la précarisation des emplois et ses conséquences sur l'encadrement et le service rendu aux étudiants.
Il a regretté que les dispositions du projet de loi ne permettent pas de limiter le poids du localisme en matière de recrutement d'enseignants-chercheurs.
Il a suggéré que le nombre de membres du conseil d'administration soit compris entre 20 et 40, et que la proportion d'élus étudiants soit calquée sur la loi de 1984. Il a préconisé également que le président soit élu par le congrès afin de lui conférer une légitimité plus forte au sein de l'université et que les différents conseils puissent disposer de compétences décisionnaires.
En conclusion, M. Bruno Julliard a affirmé que l'engagement du Gouvernement d'abonder de 5 milliards d'euros sur cinq ans les moyens affectés à l'université devait être tenu pour que la réforme ne soit pas vouée à l'échec.