a dressé tout d'abord un tableau de la situation actuelle de l'université française.
Après avoir souligné la paupérisation croissante du système universitaire, l'aggravation des inégalités tout autant entre universités qu'entre étudiants, et l'importance du taux d'échec en premier cycle, elle a reconnu que la réforme de l'université était devenue un enjeu vital.
Elle a rappelé que la réalisation des objectifs de Lisbonne et de Bologne, fondés sur la construction d'une véritable société de la connaissance, supposait une augmentation du nombre d'étudiants et de diplômés de l'enseignement supérieur.
Elle a insisté pour que le principe de non-sélection à l'entrée de l'université ne soit pas affaibli par la mise en place d'une sélection sociale en accordant aux universités la libre fixation du montant des droits d'inscription.
Par ailleurs, elle a souhaité que soit entreprise une réforme du système d'aide sociale, avec une attention particulière portée aux étudiants issus des classes moyennes.
Elle a déclaré que son organisation avait mené une campagne intense auprès des différents candidats à l'élection présidentielle pour que l'insertion professionnelle des étudiants constitue la troisième mission des universités. Consciente du changement politique majeur induit par cette nouvelle mission, elle a considéré que sa mise en oeuvre dépendait des différents acteurs de l'université et nécessitait des engagements en termes de compétences, de personnels et financiers.
Elle a argumenté pour un élargissement de la représentation des différentes composantes de l'université au sein du conseil d'administration. Elle a rappelé que la diffusion à ce même conseil d'un rapport annuel d'évaluation avait été suggérée par son organisation et retenue par le conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). Elle a souhaité, également, que soit accordé au conseil des études et de la vie étudiante un droit de délibération afin de lui confier un rôle stratégique.
En ce qui concerne le rôle de l'Etat, elle a suggéré que le contrôle de légalité des actes des universités exercé par les recteurs soit renforcé, citant l'exemple des frais illégaux d'inscription.
Elle a insisté sur la nécessité de définir les conditions de recrutement d'agents contractuels par les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que les missions qui leur incombent, pour éviter toute tentation de les substituer aux titulaires de la fonction publique.
S'agissant de la dévolution du patrimoine immobilier, elle a demandé que la mise aux normes ou la remise en l'état des bâtiments soient financées par l'Etat, avant transfert, par le biais de conventions signées entre l'Etat et les établissements.