Intervention de Luc Vigneron

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 31 mai 2011 : 1ère réunion
Évolution de l'industrie de défense en france — Audition de M. Luc Vigneron président-directeur général de thales

Luc Vigneron, président directeur général de Thales :

Oui, Thales reste un groupe français pour de multiples raisons. Le pacte d'actionnaires (l'Etat et Dassault Aviation) représente à lui seul 53 % du capital. Les salariés, dont beaucoup sont français, détiennent 3 %. Pour une large part, l'actionnariat restant est constitué de fonds d'investissement répartis à parts à peu près égales entre la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

En ce qui concerne l'emploi, la moitié des effectifs est située en France (52 %), avec une forte proportion d'ingénieurs et cadres, de l'ordre de 69 %.

Plus de 60 % de notre R&D et près de 75 % de notre R&T est localisée en France, qui ne représente pourtant que 50 % du chiffre d'affaires total du Groupe.

Par ailleurs, Thales France réalise environ la moitié de son chiffre d'affaires à l'exportation, 3,4 milliards d'euros en 2010. Cette activité export génère de l'ordre de 500 millions d'euros d'activités pour les PME PMI, fournisseurs et sous-traitants français du Groupe.

Concernant la question de nos relations avec les PME, nous avons signé la Charte PME, qui notamment nous incite à éviter une dépendance excessive de ces entreprises à notre égard, pour ne pas les fragiliser. Nous avons mis en place au sein du groupe un médiateur PME. Nous les accompagnons également à l'international en particulier à travers les actions du Pacte PME. Dans ce cadre, THALES participe à une phase pilote de consolidation de vingt PME pour les aider à se mettre en perspective de devenir des ETI (Entreprises à Taille Intermédiaire). J'indique enfin que nous venons de soutenir le lancement en Aquitaine du « cluster » AETOS, regroupant avec nous des PME spécialisées sur les mini-drones.

Actuellement, nous ne rencontrons pas de difficultés de recrutement d'ingénieurs et nous développons nos relations avec les grandes écoles et les universités dans le domaine de la recherche. C'est le cas notamment pour notre centre de recherches de Palaiseau, situé en bordure du campus de Polytechnique, et qui voit se développer une excellente dynamique rassemblant nos ingénieurs, les chercheurs des laboratoires de l'Ecole ainsi que les étudiants mais aussi des chercheurs du CNRS, d'Alcatel-Lucent et du CEA-Leti.

Mes rapports avec mes actionnaires de référence sont bons, puisque je suis toujours là!

Enfin, vous m'avez interrogé sur les transferts de technologies. Nous ne pouvons pas nous y soustraire, car c'est une exigence croissante de nos clients. Nous privilégions la constitution de filiales avec des partenaires locaux, mais selon les pays, nos possibilités de contrôle sur le capital ou la direction sont très variables.

Nous adaptons notre organisation et les modalités de transferts de technologies aux spécificités locales, et bien entendu aussi à l'importance des marchés visés. De plus, nous veillons toujours à avoir « une technologie d'avance » dans nos pays domestiques.

S'agissant de l'industrie d'armement dans 15 ou 20 ans, je la vois, sur un plan mondial, beaucoup plus morcelée qu'aujourd'hui, avec une consolidation en Europe, mais l'apparition de nouveaux acteurs dans les pays émergents.

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