Intervention de Yves Aubin de la Messuzière

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 14 janvier 2009 : 1ère réunion
Situation dans les territoires palestiniens — Audition de M. Yves Aubin de la messuzière ancien ambassadeur chercheur à l'institut d'études politiques de paris et de M. Jean-François Legrain chargé de recherche pour le cnrs

Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur, chercheur à la chaire Moyen-Orient et Méditerranée :

a apporté les éléments de réponse suivants :

- Le rôle de l'Iran est très certainement surévalué ; il n'est pas un acteur aussi important du dossier palestinien qu'on le dit mais il a une influence. L'Iran se substitue ainsi à l'Autorité palestinienne pour le paiement du traitement des fonctionnaires de Gaza qui continuent à travailler, en dépit de l'injonction qui leur a été faite par l'Autorité palestinienne de rester chez eux. L'influence de l'Iran est plus prégnante en Syrie et au Liban qu'à Gaza.

- Les responsables du Hamas se situent encore dans la perspective d'un gouvernement d'Union nationale de même qu'une partie des responsables de l'Autorité palestinienne mais le président Abbas est entouré « d'éradicateurs » du Hamas. L'accord interpalestinien de Sana'a, en mars 2008, a été suivi d'une forte pression auprès de l'Autorité palestinienne contre sa mise en oeuvre assortie d'une menace d'interrompre le processus d'Annapolis.

Il est aujourd'hui nécessaire qu'un dialogue ait lieu avec la réalité qu'est le Hamas ; le belligérant doit devenir le partenaire. Si Abou Mazen apparaît épuisé et affaibli, il reste la perspective de Marwan Barghouti. D'aucuns considèrent que le dialogue avec le Hamas affaiblirait l'Autorité palestinienne mais elle est de facto déjà très affaiblie. Il faut trouver une opportunité pour reprendre le dialogue.

Pour ce qui concerne le rôle du Quartet, on peut être très critique de l'action de Tony Blair, qui n'a pas résisté à la pression américaine. D'autres personnalités ont été plus déterminées. Il faut ainsi rappeler que la visite de Jimmy Carter aux dirigeants du Hamas, en avril 2008, a débouché sur l'un des documents les plus ouverts de l'organisation, qui prévoyait notamment un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et de laisser à l'Autorité palestinienne la responsabilité de mener les négociations, à la condition que leur résultat soit soumis à un référendum.

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