a relevé que le caractère national de l'organisation des « jeunes patriotes » n'était pas nouveau ; son animateur, M. Charles Blé Goudé a d'ailleurs fait une tournée dans le pays à cet effet. Le recrutement de jeunes dans ses rangs est d'autant plus aisé que la dégradation de la situation économique les réduit au désoeuvrement et à la pauvreté.
Elle a rappelé que l'élément déclencheur de la crise ivoirienne avait été le licenciement, par le Président, de cadres de l'armée ivoirienne soupçonnés de manque de loyauté. Ces cadres, bien formés, ont d'ailleurs permis certains succès remportés par les « forces nouvelles ». L'armée ivoirienne a dû être reconstituée rapidement, avec un faible niveau de formation et souffrant d'une composition très hétérogène. La ministre a, par ailleurs, souligné le rôle souvent provocateur des médias ivoiriens dans le développement de la crise.
Elle a enfin considéré qu'en Afrique, les conceptions intellectuelles traditionnelles sur l'État et la Nation étaient en train de se dissoudre, permettant que ressurgisse la logique des rivalités ethniques. La communauté internationale fait donc l'objet d'un rejet, en Côte d'Ivoire mais aussi ailleurs en Afrique, dans la mesure même où elle incarne des valeurs elles-mêmes rejetées et qualifiées de néocolonialistes. Il s'agit là d'une réalité nouvelle à prendre en compte. La France considère donc que les évolutions doivent venir des Etats eux-mêmes. Tel est le sens de son soutien au développement de l'Union africaine et de programmes comme RECAMP (renforcement des capacités africaines de maintien de la paix), qui vise à doter l'Union africaine de capacités d'intervention. Les forces africaines ne sont cependant pas encore en mesure d'agir sans l'appui de forces de type Licorne.