Rappelant qu'au moment de sa nomination comme Commissaire européen, le recours au nucléaire était fortement contesté en Europe, alors que le développement de cette source d'énergie était désormais plus sérieusement envisagé, M. Andris Piebalgs a fait valoir que les Etats membres de l'Union européenne restaient encore très fortement divisés sur cette question, des pays comme l'Autriche, la Grèce ou Chypre demeurant hostile à l'idée d'installer des centrales nucléaires. Déclarant que la maîtrise de cette technologie supposait des investissements importants dans l'ensemble du processus industriel, qu'il s'agisse de la recherche, de l'ingénierie ou de la maîtrise des déchets, il a noté l'excellence des compétences européennes en la matière, tout en admettant une concurrence accrue de la part d'Etats n'appartenant pas à l'Union. Il a ensuite rappelé qu'il avait récemment lancé un forum nucléaire au niveau européen afin de créer une instance permettant de débattre des enjeux relatifs à cette source d'énergie, notamment ceux ayant trait aux déchets ou à la coopération entre les autorités de régulation. Il a déploré, à ce titre, l'absence d'un cadre juridique communautaire pour l'autorisation des installations nucléaires, qui contraint les opérateurs énergétiques à conduire ces procédures dans chaque pays où ils envisagent de construire une centrale. Soulignant l'engagement important de la France au sein de ce forum, il a considéré que ce débat ne pourrait progresser substantiellement qu'avec une meilleure coopération entre Etats membres, et non par des injonctions de la Commission européenne.
a ensuite jugé que la constitution d'un pôle nucléaire industriel au plan européen serait de nature à jouer un rôle important dans la politique extérieure de l'Union, compte tenu du nombre croissant de pays souhaitant importer les technologies nucléaires européennes. Reconnaissant que la promotion d'une telle initiative supposait au préalable de régler sur le plan politique les questions liées à l'utilisation du nucléaire, il a salué la stratégie menée par EDF dans un certain nombre de pays afin de développer des activités nucléaires, regrettant néanmoins que cette diffusion de technologies ne soit pas l'oeuvre d'un groupe industriel européen.