Intervention de Andris Piebalgs

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 17 avril 2008 : 1ère réunion
Union européenne — Energie - Audition de M. Andris Piebalgs commissaire européen chargé de l'énergie

Andris Piebalgs :

a estimé que l'Europe était un marché-clé pour la Russie, tant pour des raisons géographiques qu'économiques. En revanche, la volonté de Gazprom de vendre son gaz directement aux consommateurs finals européens soulève des problèmes, notamment en matière de concurrence. Jusqu'à présent, les activités « amont » et « aval » des grands groupes gaziers ont toujours été séparées. Il s'agit donc de définir un équilibre avec la Russie.

Il est nécessaire que les Etats membres agissent en se concertant davantage au sujet des trajets des gazoducs. Ainsi, si le trajet du futur gazoduc « Nord Stream », joignant l'Europe à la Russie par la mer Baltique, n'est pas susceptible, en soi, d'accroître la dépendance des pays baltes à l'égard du gaz russe, il serait souhaitable que les discussions des Etats membres avec la Russie à ce sujet se fassent sur la base d'une position commune prenant en compte leurs intérêts. Il sera difficile d'avancer sur cette voie au cours de la présidence française de l'Union européenne.

D'autre part, M. Andris Piebalgs a exprimé sa conviction que le problème de l'alimentation du projet de gazoduc « Nabucco », devant joindre l'Asie centrale à l'Union européenne via la Turquie, pouvait être résolu, des pays comme l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, voire l'Iran, étant susceptibles de l'approvisionner.

De manière plus générale, la Russie fournit, à ce jour, 23 % du gaz consommé en Europe, la Norvège 18 % et l'Algérie 10 %. Avec de bonnes interconnexions, il est donc déjà possible pour l'Europe de diversifier ses sources d'approvisionnement.

a enfin indiqué que le « protocole de Corfou » permettait une ouverture des marchés européen et russe, assortie de limitations justifiées, notamment dans le domaine de l'énergie. La question de la réciprocité se pose et il convient de se demander si, par exemple, EDF pourrait ouvrir une centrale nucléaire en Russie.

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