Intervention de Jean Leonetti

Réunion du 7 décembre 2011 à 14h30
Débat préalable au conseil européen du 9 décembre 2011 — Débat interactif et spontané

Jean Leonetti, ministre :

Je ne pense pas qu’un responsable politique ait parlé de dernier Conseil de la dernière chance. Reste que personne ne peut contester le risque d’explosion de la zone euro. Cette construction lente, patiente, de paix, de démocratie et de liberté pourrait s’effondrer si nous ne trouvions pas un accord ou si un grand pays de la zone euro devenait défaillant.

Il n’est pas question de dramatiser ni de dire que, après le 9 décembre, tout sera réglé. Chaque étape doit apporter une sécurisation supplémentaire nous permettant d’avancer vers cette intégration plus importante à laquelle, j’en suis sûr, vous souscrivez.

Comment instaurer la démocratie au sein de l’Union européenne ? Mon propos va peut-être vous choquer, mais le référendum ne me paraît pas être la solution la plus adaptée. En effet, il arrive que les gens répondent plus à celui qui pose la question qu’à la question elle-même !

Que diriez-vous si le Président de la République décidait d’organiser un référendum ? Vous seriez, à juste titre, encline à penser que c’est une manœuvre en pleine campagne électorale ! Et que diriez-vous de quelqu’un qui, pour prendre une décision par référendum, attendrait la fin de l’élection présidentielle et resterait donc inactif dans l’intervalle ?

Selon moi, une chose est importante : ce sont les représentants du peuple qui doivent décider. Certes, si l’intergouvernemental présente des inconvénients, il a au moins un intérêt : les représentants ont une légitimité démocratique. Personne ne conteste la légitimité démocratique d’Angela Merkel ou du Président de la République française.

Si le Parlement européen devient un jour – c’est mon souhait – un parlement de la zone euro associant les parlements nationaux, ce sera une étape démocratique. Comment imaginer que les parlementaires puissent être court-circuités par une question simpliste sur un problème complexe à un moment où les décisions doivent être prises en urgence et où les tensions peuvent être fortes ?

Il est déjà difficile, pour vingt-sept pays démocratiques, de s’entendre. Dans la situation d’urgence à laquelle nous sommes confrontés, il convient selon moi d’en passer par des décisions intergouvernementales.

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