Intervention de Yannick Vaugrenard

Réunion du 7 décembre 2011 à 14h30
Débat préalable au conseil européen du 9 décembre 2011 — Débat interactif et spontané

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

Monsieur le ministre, je souhaite réagir à votre première intervention.

Vous avez dit qu’il était nécessaire, dans la période que nous traversons, de tenir un langage de vérité. Qui prétendrait le contraire ? Pourtant, nous avons parfois le sentiment que cette vérité est à géométrie variable. Voilà quelques semaines, le Président de la République était favorable aux euro-obligations ; aujourd’hui, il ne l’est plus ! Il plaidait en faveur d’une intervention forte de la Banque centrale européenne ; il n’en parle plus aujourd’hui !

Ces changements de pied successifs posent manifestement des problèmes. Ils ne sont pas faits pour instaurer la confiance ni dans notre pays ni à l’extérieur de nos frontières.

Par ailleurs, vous avez évoqué la nécessité d’écrire une nouvelle aventure européenne. Qui pourrait être hostile à ce principe ? Sauf que cette aventure ne pourra pas concerner uniquement la France et l’Allemagne ! Elle devra se faire dans le respect attentif, presque pointilleux, des peuples et des États-nations qui composent l’Union européenne. Sinon, cela ne fonctionnera pas.

Par ailleurs, je ne vous ai pas entendu prononcer les mots d’« Europe sociale », sujet évoqué tout à l’heure par Michel Delebarre. Pour ma part, je veux renforcer, si c’est possible, la portée de ses propos. En effet, ceux qui souffrent de la crise, ce sont les plus démunis, les exclus de notre société. Si, dans la période douloureuse que nous traversons, aucun plan d’urgence en faveur de ces hommes et de ces femmes ne venait à être discuté au cours de ce Conseil européen, je considérerais que nous n’aurions pas fait correctement notre travail de politique, de démocrate et de républicain.

Je vous poserai enfin trois questions, monsieur le ministre.

Quels soutiens seront accordés à l’activité économique lors du prochain Conseil européen ? Quelles initiatives européennes seront envisagées pour un indispensable accompagnement social ?

Enfin, vous avez évoqué tout à l’heure, en réponse à une précédente intervention, les agences de notation, dont le fonctionnement est fort critiquable. Qu’en est-il de la perspective d’une agence de notation publique européenne ? Il ne suffit pas d’en parler, encore faut-il avoir l’ambition de la porter sur les fonts baptismaux.

Le pire serait bien sûr la récession ou le repli sur soi. Pour l’éviter, les efforts indispensables doivent être partagés ; ils ne peuvent pas peser toujours sur les mêmes, ceux qui ne sont pas responsables de la crise.

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