Intervention de Jean-Étienne Antoinette

Réunion du 5 décembre 2011 à 14h30
Loi de finances pour 2012 — Articles additionnels après l'article 47 sexies suite

Photo de Jean-Étienne AntoinetteJean-Étienne Antoinette :

Comme je viens de l’évoquer, le Sénat a adopté, lors de l’examen de la mission « Outre-mer », deux amendements créant une redevance minière au profit des communes et du département de Guyane, prélevée sur les recettes d’exploitation d’hydrocarbures liquides ou gazeux en mer.

Le principe même qui soutient ces deux amendements est excellent : de fait, la richesse du plateau continental doit bénéficier aux collectivités locales qui lui sont adjacentes.

Cet amendement tend donc à compléter les redevances votées jeudi dernier par un modèle qui a vocation à s’appliquer sur l’ensemble du territoire et reposant sur la redevance à taux progressif calculée sur la production, conformément à l’article L. 132-16 du nouveau code minier.

Cette redevance a toujours existé ; mais, en 1993, les gisements maritimes ont été exclus de son assiette. Alors qu’une telle ressource est susceptible d’être exploitée, il convient d’abroger cette exclusion, qui n’a pas lieu d’être. Ainsi sera créée une redevance indexée sur la production au profit de l’État pour l’exploitation de gisements d’hydrocarbures sur le plateau continental ou la zone économique exclusive, la ZEE.

Le tarif progressif de cette redevance est connu : il correspond aux standards internationaux et respecte la limite envisagée en séance par le Gouvernement. Je souligne à ce titre qu’un minimum de sécurité fiscale ne peut nuire au développement du programme pétrolier au large de la Guyane.

Cela étant, l’État ne peut être le seul bénéficiaire de cette redevance outre-mer.

En effet, aux termes de l’article L. 611-34 du code minier, la région d’outre-mer est substituée à l’État dans deux compétences sensibles : d’une part, la délivrance du titre minier ; d’autre part, la responsabilité au titre des dommages causés par l’activité de l’exploitant en cas de défaillance de celui-ci.

La région, qui pourrait ainsi être amenée à supporter seule l’entière responsabilité d’un accident industriel ou d’une marée noire, doit donc également se substituer à l’État comme bénéficiaire majoritaire de la redevance.

L’État doit en percevoir une part au regard des compétences qui lui reviennent – je pense en particulier au contrôle du respect par l’exploitant des normes environnementales ou de la sécurité maritime.

Cependant, à l’heure où les dotations nationales sont gelées et où les communes guyanaises doivent réaliser nombre d’infrastructures indispensables dans les domaines social, éducatif et sanitaire, il est impératif que les collectivités guyanaises, comme la population, bénéficient le plus directement possible d’une activité économique fondée sur l’exploitation de ressources endogènes, et non renouvelables, de leurs territoires.

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