Monsieur le président, madame la ministre, madame la rapporteure générale, monsieur le président de la commission des finances, mes chers collègues, l’agence de notation Standard & Poor’s vient de placer sous surveillance dix-sept pays de la zone euro, dont la France.
Se servant de tels avertissements, le Gouvernement nous explique désormais que seule sa politique de rigueur sera en mesure de soustraire notre pays à cette pression et de lui conserver sa note triple A. Mais qu’avez-vous donc fait hier pour que nous soyons au pied du mur aujourd’hui ?
Certes, la crise des dettes publiques au sein de la zone euro contraint tous les États à réajuster sans cesse leurs politiques publiques, en particulier leur politique budgétaire. Mais, depuis 2008 et depuis la crise des subprimes, première alerte d’une crise systémique particulièrement grave, que de temps perdu ! Malgré un environnement macro-économique fortement dégradé, vous avez trop longtemps compté sur des espérances de croissance pour rétablir les comptes publics. Le résultat, à ce jour, est un déficit estimé pour 2011 à 95, 5 milliards d’euros. Quant à la croissance, elle va de nouveau se faire désirer l’année prochaine ; madame la ministre, vous le savez, nous nous orientons au contraire vers la récession.
Pour nos concitoyens, les conséquences sont douloureuses. Vous leur dites qu’ils devront faire des efforts, à l’instar des Irlandais, des Anglais, des Grecs. Je ne crois pas que les Français y soient opposés, dès lors que ce serait dans la clarté et selon un principe de justice fiscale.