Intervention de Jean-Luc Hees

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 7 décembre 2011 : 1ère réunion
Exécution du contrat d'objectifs et de moyens 2010-2014 — Audition de M. Jean-Luc Hees président du groupe radio france

Jean-Luc Hees, président du groupe Radio France :

Monsieur Leleux, nous avons les mêmes interrogations que vous sur Le Mouv'. Elle aura quinze ans bientôt, et c'était une bonne idée au départ, qui m'a moi-même enthousiasmé lorsque j'étais à France Inter à l'époque. Mais après onze ans, le taux de notoriété à Toulouse n'était que de 60 %, alors qu'il aurait dû être de 100 %. Ce bébé est mal né, mais on ne peut pas l'abandonner. Nous n'avons pas les moyens de faire de grandes campagnes de communication, nous faisons donc de petites campagnes futées. L'année dernière, elle était basée sur des parallèles avec des animaux et s'intitulait « l'appel du Mouv' » en référence à l'appel du 18 juin. Nous avons d'autre part un gros chantier en cours sur le site web et les réseaux sociaux : nous allons accompagner la communication sur Internet, car c'est la façon la plus économique de faire marcher Le Mouv'. D'ici 2014, l'objectif est de doubler l'audience, bien qu'en 2011 elle ait baissé de 0,2 %. Cela s'explique par la grille très chargée de la saison dernière, qui a été une sorte de test : c'était une provocation, une façon de montrer qu'il y avait du contenu culturel sur Le Mouv'. Il s'agissait de dire aux jeunes : « Nous allons vous respecter davantage et vous offrir un vrai service public ». Je suis d'ailleurs étonné de voir que les politiques ne se font pas prier pour aller sur Le Mouv', non pas pour leur propre campagne, mais pour aider le processus en cours et pour s'occuper du public jeune.

Vous me parlez d'initiatives. Pour Berlin, j'avais eu trois préavis de grève et j'avais été accusé de démanteler le service public... Mon idée était d'avoir une colonne Morris de tous nos produits. Nous avons 13 millions d'auditeurs, et tout le monde au final était satisfait ; ça a très bien marché. Nous avons fait la même chose à Londres. Nous allons bientôt couvrir les 50 ans de l'indépendance algérienne : le fera-t-on par petits bouts sur chaque antenne ? En partenariat avec la radio algérienne ? On ne le sait pas encore, mais au moins la discussion est amorcée. L'Orchestre national de France ira peut-être jouer à Alger. Si nous sortons de notre rôle, on nous le dira ; en attendant, nous pouvons toujours imaginer des projets.

Nous avons par ailleurs un comité éditorial commun depuis plus d'un an, parce que je voudrais que les gens aient le sens du groupe. Radio France n'est pas une station, ce n'est pas une marque, mais c'est une source de moyens. Tous les mercredis, nous discutons ensemble car chacun dépend de l'autre. Les producteurs ne sont pas seuls dans leur coin, à imaginer des choses que les autres ont déjà faites. Chacun a un traitement différent, ils ne se contentent pas de dupliquer les contenus. Cette concertation est rentable pour la maison et je crois que les auditeurs n'en sont pas mécontents.

Les projets inscrits dans le contrat d'objectifs et de moyens seront tous respectés. Les indicateurs sont contraignants, aussi bien pour les mesures quantitatives que qualitatives. Nous avons donc décidé d'être raisonnables, mais ambitieux. C'est la deuxième année que nous pilotons ce contrat, et pour l'instant, tous les indicateurs sont respectés. On ne modifie pas la façon de penser des gens si rapidement, mais nous sommes partis pour réussir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion