Intervention de Jean-Marie Vanlerenberghe

Commission des affaires sociales — Réunion du 7 décembre 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Jean Bassères candidat proposé par le président de la république à la direction générale de pôle emploi

Photo de Jean-Marie VanlerenbergheJean-Marie Vanlerenberghe :

J'ai apprécié le diagnostic que vous avez établi à propos de Pôle emploi, monsieur Bassères. J'y souscris totalement. J'irai même plus loin sur l'urgence qu'il y a à traiter un certain nombre de ces questions.

Je pense que vous ne pourrez pas faire grand chose s'agissant de l'accompagnement, sauf à changer radicalement les méthodes. Il existe malheureusement aujourd'hui un afflux de demandeurs d'emploi et trop peu de conseillers, on le sait...

On essaie de maintenir les crédits mais cela ne crée pas de nouveaux postes. Vous avez parlé de redéployer deux mille conseillers sur l'accompagnement : c'est insuffisant ! Je pense que le traitement individualisé est à privilégier. Certaines personnes ont réellement besoin d'un accompagnement et d'autres moins, on le sait d'expérience.

Je crois, comme vous l'avez souligné, qu'il est nécessaire de personnaliser les choses. On n'insistera jamais assez sur ce mot. On le dit mais il faut le faire ! Personnaliser suppose, ainsi que vous l'avez dit, d'accroître les marges de manoeuvre des conseillers, c'est-à-dire de bien les former.

Jean-Pierre Godefroy a insisté sur les conditions de travail : elles ne sont pas parfaites. La mission a réalisé un certain nombre d'enquêtes sur le terrain : on sait très bien que les plates-formes téléphoniques n'offrent pas de métiers durables. Y-a-t-il un turn over suffisant, une politique de management qui permette aux personnes d'exercer un métier en agence afin de ne pas rester indéfiniment sur la plate-forme ? Ces questions concernent le management et la gouvernance...

Vous avez évoqué les interventions ciblées dans les entreprises. C'est un autre déficit de Pôle emploi. Seules 15 % à 20 % des offres des entreprises arrivent directement à Pôle emploi, 30 % si on y ajoute le travail que fait Pôle emploi auprès des supports d'annonces pour l'emploi. Or, on ne peut offrir des emplois si on ne les connaît pas. Il existe un déficit relationnel avec les entreprises.

Quant à la territorialisation, elle est récente dans l'esprit de Pôle emploi. C'est une institution très hiérarchisée avec, comme à la SNCF, une organisation un peu militaire. J'attends, compte tenu de l'investissement des élus sur le terrain, qu'une relation de confiance s'installe, comme le préconisait Jean-Pierre Godefroy, avec les maisons de l'emploi et les autres organismes, qui font un travail essentiel sur le terrain pour ne pas désespérer les chômeurs de longue durée.

Il est urgent de créer une relation de confiance entre tous ces gens qui s'investissent - en particulier les élus - et Pôle emploi.

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