Intervention de Jean Bassères

Commission des affaires sociales — Réunion du 7 décembre 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Jean Bassères candidat proposé par le président de la république à la direction générale de pôle emploi

Jean Bassères :

Pour vous répondre, il faudrait déjà que je sois directeur général de Pôle emploi et que je connaisse les sujets plus que je ne les connais aujourd'hui. Je me contenterai donc de réponses de principe...

Pour répondre à MM. Godefroy et Cardoux au sujet de la territorialisation, il est difficile d'avoir un jugement général. J'ai le sentiment que, selon les territoires, les relations de Pôle emploi avec les maisons de l'emploi ou les conseils généraux sont différentes. Il n'y a pas forcément de ligne directrice majeure. Je répète qu'il faut que ces relations soient affermies et se développent. Il va falloir, au cas par cas, trouver les meilleures synergies possibles. J'ai été étonné de constater que les relations avec les conseils généraux sont moins développées avec le RSA qu'elles ne l'étaient avec le RMI.

Il y a là un point paradoxal. Pour dire la vérité, je pense que cela renvoie à des questions budgétaires. Les conseils généraux n'ont pas toujours souhaité reconduire l'effort qu'ils mobilisaient avec le RMI, considérant que c'est à Pôle emploi de prendre ces chômeurs directement en charge.

Il est important que l'on puisse se dire, d'un côté comme de l'autre, que ces collaborations doivent se développer. Le service public de l'emploi est en France extrêmement divers et compliqué à appréhender de l'extérieur. Il existe aujourd'hui une volonté de faire en sorte que les sous-préfets jouent le rôle d'animateurs territoriaux. Pôle emploi doit être un acteur important de ce dispositif et il va falloir développer partout des synergies lorsqu'elles sont possibles.

S'agissant de la relation avec les entreprises, je partage le constat de MM. Le Menn et Vanlerenberghe : si Pôle emploi n'a pas d'offres à présenter aux demandeurs d'emploi, sa fonction sociale va se limiter à l'indemnisation - ce qui est déjà très important. On sous-estime beaucoup l'impact majeur de l'indemnisation. Ce qu'attend d'abord un chômeur, c'est d'être rassuré sur ses ressources. Toutefois, si nous ne faisons que cela, nous allons passer à côté de notre vocation sociale.

Je ne suis pas aussi critique que vous en ce qui concerne le nombre d'offres d'emploi recueillies par Pôle emploi. Plus de 30 % des offres d'emploi durable sont recueillies par Pôle emploi, ce qui n'est pas un mauvais résultat, les autres offres étant cachées. Par rapport aux offres d'emploi public, on estime qu'on est autour de 80 %, le bouche à oreille ayant peu de chance d'être capté par un opérateur. Ma préoccupation est moins celle-là que de savoir comment traiter les offres. Le risque est d'inciter les employeurs à déposer leurs offres à Pôle emploi sans que celui-ci soit capable de présenter des demandeurs d'emploi pour y faire face : on produit alors une frustration réciproque.

Mon sujet est de savoir comment bien cibler les entreprises dont on sait qu'elles pourraient déposer des offres, les aider dans certains cas à le faire, dans d'autres à présélectionner les demandeurs d'emploi. Il y a là une réflexion à avoir sur la segmentation des entreprises. Pôle emploi l'a déjà largement engagée.

Quelles sont les entreprises que Pôle emploi doit démarcher prioritairement ?

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