Intervention de Jean Bassères

Commission des affaires sociales — Réunion du 7 décembre 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Jean Bassères candidat proposé par le président de la république à la direction générale de pôle emploi

Jean Bassères :

Je note ces informations avec intérêt mais je pense qu'il existe un consensus pour dire qu'il faut que les acteurs travaillent mieux ensemble.

Pour Pôle emploi, acteur dominant, le risque est de se sentir dominateur. C'est sans doute ce qu'il faut éviter mais ce n'est pas toujours facile.

Pour en revenir aux entreprises, le service public de l'emploi, en France, consacre plus de moyens aux relations avec les employeurs que l'Allemagne ou le Royaume-Uni. On n'est donc pas sur un problème de moyens mais sur celui du ciblage ou de l'orientation.

Quant aux moyens, l'inspection générale des finances (IGF) a produit un rapport - on ne manquera pas de me le rappeler dans les semaines à venir - qui démontrait que le service public de l'emploi disposait de plus de moyens au Royaume-Uni et en Allemagne. C'est une réalité mais cette comparaison a été faite il y a un an. Aujourd'hui, le gouvernement britannique a annoncé la suppression de dix mille postes et il existe aussi des programmes de réduction massive des effectifs en Allemagne. Je ne suis donc pas sûr que les écarts soient encore aussi forts aujourd'hui.

Ce constat n'est pas forcément négatif. Il témoigne, notamment en matière d'accueil et d'indemnisation, que le service public de l'emploi, en France, est plus productif qu'en Allemagne ou en Angleterre.

Le véritable écart réside dans le placement. Il faut sans doute faire porter l'effort sur un accompagnement plus personnalisé et plus individualisé.

La convention évoque deux mille redéploiements, ce qui est non négligeable.

Certains d'entre vous estiment que c'est insuffisant. Je le note. Je voudrais cependant observer, venant du ministère des finances, que dans la conjoncture budgétaire actuelle, le fait de maintenir les effectifs de Pôle emploi en 2012 est un signe de priorité budgétaire. Je considère donc que ces moyens doivent être utilisés au mieux mais je ne voudrais pas partir sur un malentendu initial avec les collaborateurs de Pôle emploi. On a parlé d'un portefeuille de soixante demandeurs d'emploi par conseiller. Lorsque l'on avait réfléchi à cette question, on était sur des hypothèses de taux de chômage à 5 %. On n'y est plus et il est aujourd'hui impossible de garantir des portefeuilles de soixante demandeurs d'emploi à tous les conseillers. Affirmer le contraire serait mentir !

A qui doit-on consacrer le plus de moyens ? Faut-il créer quelques portefeuilles spécialisés, comme cela existe déjà, par exemple pour les titulaires du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ? Je ne le sais pas mais il va falloir réfléchir à tous les modes de contacts et à la fréquence des contacts. L'objectif de soixante demandeurs d'emploi par conseiller est inatteignable. Je préfère le dire tout de suite plutôt que de partir sur des voies qui me paraissent mener à une impasse collective !

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