Je vous félicite pour votre courageuse candidature car le problème de Pôle emploi, c'est l'emploi !
Je parlerai ici, en tant que président de conseil général, principalement de l'insertion des personnes en situation d'exclusion. Quand le RMI a été créé, les conseils généraux ont appris à faire de l'insertion. Ils ont mis un certain temps pour ce faire. Ce n'était pas facile mais ils ont acquis un certain savoir-faire et ont compris que l'insertion ne se faisait pas que par le travail mais aussi par le soin, le logement, la confiance, simplement en tendant la main aux gens.
On a surtout appris qu'il n'y avait pas contiguïté entre le monde de l'exclusion et celui du travail. Il existe entre ces deux mondes un fossé profond ; notre rôle est d'établir des passerelles. Quand le RSA a été créé, tout ce que nous avions acquis a été remis en question. Nous savions déjà que les personnes en état d'exclusion ne se retrouvent pas dans cette situation de façon délibérée. La société se doit de leur tendre la main - contrairement à ce que disent parfois de hauts responsables sur certaines chaînes de télévision !
Pour ce qui est du RSA, le tri est fait dès le départ : 20 % des personnes sont confiées au département, qui continue à utiliser son savoir-faire pour traiter ces cas. Les autres sont orientées vers Pôle emploi. Certaines peuvent rejoindre directement le monde du travail - veuves, divorcées avec enfants, etc. - mais il existe néanmoins, parmi la population confiée à Pôle emploi, des gens en grande difficulté : problèmes psychiatriques, d'addiction ou autres. Ces personnes sont souvent en état d'échec, l'accompagnement n'étant pas réalisé, faute de moyens. Elles attendent donc de longues semaines - parfois de longs mois - avant d'être prises en charge par Pôle emploi.
Si l'on veut traiter le problème de l'exclusion dans les départements, il convient de créer une tête de réseau qui oblige les départements, Pôle emploi et les missions locales à se rencontrer pour prendre en charge ces personnes de façon beaucoup plus efficace - car elles ont besoin de nous !