Nous avons redéployé nos effectifs ; 900 personnes se consacrent aujourd'hui aux énergies nouvelles et à l'efficacité énergétique contre moins de 150 il y a encore cinq ans. Ce qui est exceptionnel, c'est que nous consacrons moins de 20 % de notre subvention publique au financement de nos programmes sur les nouvelles technologies de l'énergie, le reste étant financé par plus de 200 entreprises partenaires, en majorité des PME qui apprécient notamment la forte capacité d'intégration du CEA des technologies. Cela représente plus de 160 millions d'euros.
La sûreté nucléaire constitue un enjeu majeur en raison des risques liés à cette énergie qui sont à la hauteur des avantages procurés par sa très forte concentration, le potentiel énergétique d'un kilogramme d'uranium étant par exemple un million de fois supérieur à celui d'un kilogramme de pétrole. Un seul réacteur équivaut à trois millions de fers à repasser. La sûreté nucléaire repose sur deux piliers. Le premier est la qualité de conception des centrales permettant, d'une part, un fonctionnement robuste du réacteur et, d'autre part, une capacité à mettre fin à la réaction nucléaire dans toutes les circonstances où cela est nécessaire. De plus, une fois cette réaction arrêtée, le dispositif doit être en mesure de mettre fin à la chaleur résiduelle engendrée par la désactivation des produits de fission, ce qui exige pas moins de 100 mètres-cubes d'eau par heure pour un seul réacteur. Le second pilier de la sûreté nucléaire est la robustesse de la chaîne opérationnelle et décisionnelle, c'est-à-dire la capacité des responsables à prendre les bonnes décisions en cas d'incident. L'exemple de Fukushima a rappelé l'importance de ces deux facteurs, conduisant le Premier ministre à demander une évaluation complète de notre sûreté nucléaire. Il en ressort que celle-ci se situe à un niveau très élevé mais qu'elle appelle un effort de vigilance permanent.
Les éoliennes ne peuvent constituer qu'une source d'énergie intermittente, comme en témoigne l'exemple de l'Allemagne qui dispose d'une capacité de 30 000 mégawatts de puissance installée - soit la moitié de la capacité de notre parc nucléaire - mais qui n'est en mesure d'exploiter que 10 % au plus de cette capacité plus de la moitié du temps. Face à ces performances limitées en termes de continuité de la production, la question du stockage de l'énergie demeure un enjeu essentiel.
En matière d'énergie hydrolienne, la principale question est moins celle du coût des installations - le caractère gratuit et quasi inépuisable de la ressource étant en effet un gage de rentabilité économique à terme -, que celle de leur durée de vie. Il convient de s'assurer que les équipements résistent à la corrosion ou aux mouvements qui affectent le fond des mers. Nous sommes prêts à accompagner l'Ifremer et EDF.
La méthanisation, transformation enzymatique des matières végétales, nécessite peu d'énergie. En revanche, il s'agit d'une technologie diffuse, c'est-à-dire appelée à être mise en oeuvre à petite échelle, par exemple dans une exploitation agricole.
L'utilisation des terres par les installations solaire ? La technologie peut apporter des solutions au travers de la concentration : en utilisant des loupes, les panneaux solaires sont plus petits. Le soleil demeure toutefois un gisement d'énergie formidable, puisqu'il représente plus de 5 000 fois la consommation d'énergie totale réalisée sur les terres émergées.
Lorsque nous indiquons que nous menons des recherches à différentes échelles de l'univers, c'est pour rappeler que le CEA intervient à la fois sur les structures élémentaires de la matière, comme c'est le cas au CERN, mais aussi sur des projets spatiaux au travers, par exemple, de la fourniture des caméras des satellites Herschel et Planck, afin de mieux comprendre l'évolution de l'univers par l'observation des galaxies.
A travers leur intrusion dans la centrale de Nogent, Greenpeace a souhaité mettre en cause la sécurité des centrales, c'est-à-dire la protection contre les intrusions et les actes de malveillance, alors que l'évaluation complémentaire décidée par le Gouvernement portait sur la sûreté nucléaire, qui est liée au fonctionnement des systèmes et doit être transparente. Il ne peut en être de même pour la sécurité des centrales. C'est comme le glaive et le bouclier : si je vous indique les systèmes de sécurité de ma maison, autant vous en donner les clefs tout de suite ! Greenpeace a cherché à réaliser un coup d'éclat.