Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 14 décembre 2011 : 1ère réunion
Constitution du bureau de la délégation

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin, présidente :

Au seuil de ce nouveau mandat, je voudrais commencer par rendre hommage aux trois sénatrices qui m'ont précédée à la tête de notre délégation : Dinah Derycke, à qui il est revenu d'assurer la mise en place de notre instance et de coordonner ses premiers travaux. Si le premier rapport de notre délégation consacré aux « Politiques publiques face à la prostitution » conserve, onze ans après sa publication, toute sa pertinence, c'est à son approche humaine des choses qu'on le doit.

Je voudrais évoquer Gisèle Gautier, qui a assuré la présidence de notre délégation pendant six années, et a conduit avec beaucoup d'énergie et de conviction un grand nombre de travaux sur nos principales thématiques : parité, égalité professionnelle, image de la femme dans les médias, familles monoparentales...

Je crois que notre délégation doit exprimer sa reconnaissance à notre collègue Michèle André, qui m'a immédiatement précédée et qui s'est attachée avec succès à conforter la place de notre délégation au sein du Sénat. Elle a incité notre délégation à s'intéresser à des questions qui n'avaient, curieusement, encore jamais été traitées : « Les femmes dans les lieux de privation de liberté » ou encore « L'égalité des femmes et des hommes dans le sport ». Sous son impulsion, notre délégation est parvenue à dégager des positions communes et unanimes sur des projets pourtant très controversés, comme la réforme territoriale, la réforme des retraites ou l'interdiction de dissimuler son visage dans l'espace public.

Je souhaite vivement que nous nous efforcions de prolonger cet état d'esprit, car c'est à travers des confrontations assumées, des démarches communes et des constats partagés que nous parviendrons à faire progresser l'égalité hommes/femmes.

Je souhaite aussi saluer la fidélité des plus anciens membres de notre délégation : Gisèle Printz et Alain Gournac, qui y participent depuis sa création, Roland Courteau dont je sais le rôle qu'il a joué dans l'adoption de la loi de 2006 sur les violences conjugales, ainsi que Christiane Kammermann, Joëlle Garriaud-Maylam, Christiane Hummel ou Catherine Troendle. Leur longue fréquentation de la problématique de l'égalité nous sera très précieuse.

J'ai une pensée pour Odette Terrade qui a longtemps participé aux travaux de notre délégation, dont elle a été vice-présidente. Je salue en elle une vraie militante des droits des femmes.

Je souhaite également la bienvenue à toutes celles et ceux qui rejoignent aujourd'hui notre délégation et qui pourront nous faire bénéficier d'un nouveau regard. Je me réjouis d'y compter des personnalités qui, par leurs parcours, peuvent nous apporter beaucoup.

Valérie Létard, qui connaît bien notre délégation pour y avoir participé entre 2001 et 2004, et qui, lorsqu'elle a exercé les fonctions de secrétaire d'État chargée de la solidarité entre 2007 et 2009, a mis en place le 2e plan triennal de lutte contre les violences faites aux femmes. Elle s'est également efforcée de faire avancer la difficile question de l'égalité professionnelle hommes/femmes dont nous voyons bien à quelles résistances elle se heurte, et a travaillé également sur les métiers de la dépendance, un sujet sur lequel nous aurons l'occasion de travailler.

Je salue également la présence parmi nous de Chantal Jouanno, qui après avoir été secrétaire d'État à l'écologie fut ensuite nommée ministre des sports. C'est au titre de ces fonctions que notre délégation l'avait auditionnée, en mai dernier, dans le cadre de ses travaux sur « L'égalité des femmes et des hommes dans le sport ». Elle s'était, m'a-t-on dit, montrée particulièrement en phase avec nos préoccupations et je me réjouis de la retrouver au sein de notre délégation. Son intérêt pour les droits des femmes vient de lui valoir, en outre, de se faire confier par Mme Roselyne Bachelot-Narquin une mission sur « L'hypersexualisation des petites filles ».

Je suis également heureuse de compter parmi les nouveaux membres de notre délégation Catherine Génisson dont nous connaissons toutes, ici, l'engagement de longue date en faveur des droits des femmes. Rapporteure générale de l'Observatoire de la parité entre 1999 et 2002, elle avait rendu au Premier ministre Lionel Jospin un rapport sur l'égalité professionnelle, à l'origine de la loi du 9 mai 2001 qui porte à juste titre le nom de « loi Génisson ».

La variété et la qualité de vos différents parcours sont une richesse dont nous devons tirer le meilleur parti.

Convaincue de la valeur du travail collectif et du débat, j'aurai à coeur d'associer tous les membres de notre délégation - ceux qui siégeront à notre bureau bien sûr, mais les autres aussi - à la conduite de nos travaux.

A cet égard, notre première tâche sera de nous réunir pour déterminer le thème principal sur lequel porteront nos travaux l'année prochaine.

Puisque notre délégation avait pris l'habitude de se réunir le jeudi matin et que ce créneau semblait bien convenir, je vous propose de nous réunir pour en débattre le jeudi 19 janvier 2012 à 10 heures.

Je vous invite, dans cette perspective, à réfléchir aux sujets auxquels nous pourrions nous intéresser. A titre personnel, je suis tentée d'orienter nos réflexions sur « les femmes et le travail », car il me semble que le travail est au coeur des évolutions que nous devons appréhender pour permettre aux femmes d'accéder à une situation plus égale dans la société. Mais nous en reparlerons le 19 janvier...

Je tiens aussi à attirer votre attention sur le projet de loi relatif à l'accès à l'emploi titulaire et à l'amélioration des conditions d'emploi des agents contractuels dans la fonction publique. Celui-ci comporte, à l'article 41, une disposition imposant au Gouvernement de présenter devant le Conseil commun de la fonction publique un rapport sur les mesures mises en oeuvre pour assurer l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

Il me paraît important que, à l'occasion de la discussion de ce texte, qui doit venir rapidement, en janvier, nous puissions exprimer notre volonté de voir progresser l'égalité professionnelle dans la fonction publique car le secteur privé n'a pas, loin de là, le monopole du « plafond de verre ».

Je voudrais dire, pour terminer, que je mesure le chemin parcouru par notre délégation depuis sa création, il y a douze ans, et l'audience qu'elle a su se créer grâce au sérieux de ses travaux. Cet effort en faveur d'une société plus égale pour les hommes et pour les femmes, c'est à nous qu'il revient maintenant de le porter au sein du Sénat et j'invite chacune et chacun d'entre vous à contribuer à cette belle ambition.

Chers collègues, je vous remercie pour votre attention et votre confiance.

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