Nous aimerions nous aussi avoir davantage de visibilité. En quelques années, le monde des entreprises a complètement changé. Les lois et les règlements sont de plus en plus contraignants tandis que les incertitudes concernant les ventes et les marchés ne font que croître. Les entreprises sont conduites, jour après jour, à réduire leurs coûts fixes. Et les variations d'activités sont considérables : en juin, mon entreprise connaissait une progression de 10 %, fin novembre, elle était à 0 %, ce qui l'a contrainte à renoncer à des investissements et à des embauches. Personne ne nous garantit nos ventes ni nos marges...
Durant la crise de 2009, certaines entreprises ont connu une chute de leur activité de 40 %, voire de 60 %. Certaines n'ont pas survécu, d'autres y sont parvenues au prix d'efforts considérables. Elles ont ajusté leurs coûts, mais les prélèvements obligatoires n'ont pas diminué. Il était urgent d'alléger les taxes sur les entreprises, notamment dans le secteur industriel, ce qui a été fait avec la CET. Pourtant, la taxe professionnelle ne représentait que 40 % du total des prélèvements avant impôt sur les sociétés ; grâce à la réforme, cette part est passée à 35 %, mais tous les autres prélèvements demeurent et certains ont même augmenté, sans parler des taxes sectorielles. Certaines entreprises n'y résistent pas, d'autres préfèrent partir.
Nous nous réjouissons que les parlementaires aient compris l'importance des entreprises pour la croissance. En revanche, il faudrait d'urgence diminuer de 30 % les prélèvements obligatoires qui pèsent sur ces dernières. Cela leur donnerait une bouffée d'air. Les entreprises sont d'accord pour participer à l'effort de solidarité dans le cadre de l'impôt sur les sociétés, qui ne touche que les bénéfices. Mais en ponctionnant avant bénéfice, on pénalise la croissance.