Intervention de Bariza Khiari

Réunion du 18 janvier 2012 à 14h30
Séjour des étudiants étrangers diplômés — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

Les étudiants concernés par la circulaire Guéant seraient donc une menace pour l’emploi. Là encore, cet argument ne résiste pas à l’examen des cas concernés.

La France compte aujourd’hui 285 000 étudiants internationaux, ce qui correspond à un flux annuel de 60 000 nouveaux étudiants étrangers. Parmi eux, 35 000 sont des extracommunautaires. La grande majorité d’entre eux – les deux tiers – partent à l’issue de leur diplôme. Sur les 10 000 qui restent, 6 000 environ obtiennent le changement de statut d’étudiant à salarié. Sur ces quelque 6 000 étudiants, seul un tiers est encore présent sur notre territoire dix années après leur année d’arrivée, soit 2 000 par an.

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes : l’immigration choisie via des filières étudiantes d’excellence ne concerne au total que très peu de cas, quelque 2 000 par an, sur les 35 000 étudiants extracommunautaires accueillis chaque année. Il est par conséquent inexact de dire et de penser que les restrictions visant ces étudiants peuvent contribuer à faire baisser le chômage.

Par ailleurs, monsieur le ministre, avant même que vous ne contestiez ces chiffres, je souhaiterais connaître précisément le nombre d’autorisations provisoires de séjour, les APS, demandées et délivrées, ainsi que les données relatives aux demandes de cartes de séjour, ces informations ne nous ayant pas été communiquées.

Le troisième argument s’apparente à un argument d’autorité infondé et dépassé : celui du « pillage des cerveaux ».

Ce raisonnement que vous avez mis en avant dans la tribune d’un grand quotidien revient à faire passer ces étudiants pour des traîtres à leur pays, et ceux qui les soutiennent pour des pilleurs de matière grise, donc des escrocs.

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