Intervention de Bariza Khiari

Réunion du 18 janvier 2012 à 14h30
Séjour des étudiants étrangers diplômés — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

Or ces étudiants ont été formés en France, et pour beaucoup – pas pour tous – tout ou partie de leurs études ont été financées par la collectivité nationale. Plutôt que de juger leur retour au pays natal au plus vite comme un impératif moral, il est de notre intérêt de considérer leur participation à notre dynamisme économique comme un juste retour sur investissement.

Non seulement l’argument du « pillage des cerveaux » ne devrait pas s’appliquer à des étudiants formés par nous mais, en outre, il s’agit d’un raisonnement en partie obsolète, né dans les années 1950.

Depuis lors, la mondialisation des échanges et notamment l’accélération des mobilités ont sensiblement modifié la thèse initiale. Aujourd’hui, les migrants les plus qualifiés se déplacent fréquemment, séjournant parfois dans plusieurs pays. En d’autres termes, ils n’ont pas nécessairement vocation à demeurer durablement en France, ni même ailleurs, car ils sont très mobiles.

Enfin, cet argument est démenti par les faits : de plus en plus d’études soulignent en effet que les pays en voie de développement ne perdent pas mais gagnent à cette circulation de leurs migrants. De fait, pour reprendre l’expression d’un économiste indo-américain, Jagdish Bhagwati, spécialiste des problèmes du commerce international et du développement, « le cerveau peut fuir plus vite en restant assis au mauvais endroit ».

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