Quoi qu’il en soit, et comme vous l’avez dit vous-même, madame le rapporteur, je considère ce texte comme un événement dans l’histoire du dialogue social. Ce projet de loi est en effet la transcription d’un accord, fruit de longues discussions avec l’ensemble des syndicats, qui a été validé par six organisations sur huit, et même au-delà par leurs représentants.
Je tenais en tout cas à saluer votre rôle et vos efforts pour faire évoluer ce texte favorablement, madame le rapporteur, y compris dans son prolongement futur à l’Assemblée nationale.
Madame Bouchoux, j’ai bien noté votre attachement au statut de la fonction publique. Dans mon intervention liminaire, j’ai moi aussi rappelé notre attachement au statut, mais aussi, dans le même temps, la nécessité de trouver un point d’équilibre entre un dispositif de titularisation et un dispositif de « CDIsation », qui vise à mettre un terme à des situations de précarité. Il me semble que nous avons trouvé cet équilibre.
La CDIsation est aussi une réponse à la précarité. Vous avez vous-même noté qu’il s’agissait d’une étape nécessaire, bien qu’elle ne vous satisfasse pas en termes d’égalité hommes-femmes. En effet ! Alors que 60 % des agents de la fonction publique sont des femmes, moins de 10 % d’entre elles accèdent aux plus hauts postes de responsabilité. Cette situation, qui vaut pour toutes les fonctions publiques, n’est pas acceptable, et nous devons faire des progrès.
Nous avons ouvert un dialogue social, car la solution ne réside pas seulement dans des textes législatifs, mais aussi dans des dispositifs pratiques, comme le fait de faciliter les conditions d’exercice du congé parental. De même, on pourrait envisager de rendre les horaires de réunion compatibles avec la vie familiale.
Ainsi, dans mon ministère, lorsque j’ai voulu recruter une universitaire pour travailler à mes côtés, notamment sur ces questions d’égalité hommes-femmes, elle n’a accepté de rejoindre mon cabinet qu’à la condition de pouvoir concilier cette activité avec sa vie de famille. J’ai donc pris la décision de ne pas tenir de réunions après seize heures trente, sauf exception – j’admets, madame Tasca, monsieur Sueur, que la réunion d’hier soir sur les classements de l’ENA en était une, mais elle revêtait un caractère d’urgence et une importance particulière !