Intervention de Jean-Vincent Placé

Réunion du 13 février 2012 à 15h00
Violences faites aux femmes violences au sein des couples et incidences sur les enfants — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Jean-Vincent PlacéJean-Vincent Placé :

Pour cette raison, il est important de soutenir le travail remarquable des associations, qui aident notamment à faire comprendre à tous – victimes, bourreaux et anonymes – que cette situation n’est ni normale ni acceptable. Elle est juste insupportable, quand on voit le nombre de vies brisées de la sorte.

Menaces, chantages, séquestrations, viols, coups et blessures, tentatives de meurtre : tout cela concerne encore deux millions de femmes en France.

Tous les deux jours, je l’ai dit, un homicide est commis au sein du couple, et ce dans les pires conditions : usage d’une arme, strangulation, coups, immolation, incendie, défenestration... Ces mots durs, je vous les dis, mes chers collègues, car telle est la réalité, aussi sordide soit-elle. Et s’il y en a qui n’ont pas le droit de détourner la tête de cette réalité, c’est bien nous.

Dans toute l’Europe, la violence conjugale est devenue un phénomène endémique. Selon un rapport du Conseil de l’Europe, pour les femmes âgées de 16 à 64 ans, la violence conjugale serait la première cause de décès et d’invalidité, avant le cancer, les accidents de la route et la guerre !

Les violences psychologiques, moins connues, sont parfois pires, si j’ose dire, que les coups. Lorsqu’un homme terrorise, traque, humilie, ridiculise, insulte et isole sa compagne, il anéantit sa confiance en elle et sa dignité, l’empêchant ainsi de se prendre en charge.

Face à ce noir tableau, comment agir ? Commençons déjà par faire appliquer la loi. À cet égard, je ne doute pas que la création de la commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois, présidée par David Assouline, y contribuera.

Une enquête de victimation réalisée par l’Observatoire national de la délinquance sur les violences conjugales, montre un très faible « taux de révélation », de l’ordre de 9 %, ce qui signifie que 91 % des affaires restent impunies et même ignorées !

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