Madame la sénatrice, la question que vous posez est extrêmement importante. Permettez-moi brièvement de vous rappeler en l’espèce la position du Gouvernement.
La France a indiqué à maintes reprises que la menace d’un Iran doté d’une arme nucléaire était tout simplement inacceptable.
De la même façon, la France a déclaré que l’option militaire à laquelle certains disent réfléchir dans la région pourrait avoir des conséquences extrêmement graves. Nous devons donc tout faire pour éviter cette alternative, reconnaissons-le, catastrophique.
Notre stratégie est claire : il nous faut renforcer la pression qui pèse sur les autorités iraniennes en les convainquant qu’elles conduisent leur pays dans une impasse totale.
Le 23 janvier dernier, les Européens ont décidé de sanctions sans précédent – vous le savez – à l’encontre de l’Iran. Ces sanctions ont été adoptées également par les États-Unis.
En parallèle, nous appelons l’Iran à s’engager dans des discussions sérieuses sur son programme nucléaire et à prendre toutes les mesures nécessaires afin de respecter ses obligations et, par conséquent, de rassurer la communauté internationale sur ses intentions.
Je ne rappellerai pas ici les demandes qui ont été formulées par le Conseil de sécurité, car chacun les connaît. Si l’Iran répondait à ces demandes, les sanctions seraient immédiatement suspendues.
S’agissant du désarmement nucléaire, madame la sénatrice, nul ne peut douter de la volonté de la France. Nous comptons en effet parmi les États à avoir pris des mesures de désarmement. Nous avons notamment démantelé notre site d’essais nucléaires et nos installations de production de matières fissiles pour les armes.
Sur la scène internationale, nous sommes engagés en faveur du désarmement nucléaire, conformément aux objectifs fixés dans le traité dont vous avez parlé. Nous promouvons activement les priorités qui ont été identifiées lors de la dernière conférence d’examen du TNP, comme l’entrée en vigueur du traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
Nous travaillons également à renforcer le dialogue et la coopération entre les États qui sont dotés de l’arme nucléaire, et nous les avons invités à cette fin à Paris pour une conférence en juillet dernier.
Comme vous, madame la sénatrice, nous sommes donc très sensibilisés à cette question. La situation est extrêmement grave, et le fait que la représentation nationale partage avec nous cette vision est un point tout à fait positif.