Intervention de Christian Cambon

Réunion du 7 février 2012 à 14h30
Débat de politique étrangère

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Monsieur le président, monsieur le ministre d’État, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, mes chers collègues, une politique étrangère, pour quoi faire ? Pour contribuer à garantir aux Français un environnement international plus sûr, un monde plus ouvert à nos intérêts et à notre vision de l’avenir. C’est plus facile à dire qu’à faire, surtout dans un monde en plein bouleversement, où les puissances d’hier sont débordées par les États émergents d’aujourd’hui.

Nous souhaitons tous ici, quelles que soient nos sensibilités politiques, que la France continue à tenir son rôle, à être cet acteur incontournable de la vie internationale, qu’elle ne subisse pas les évolutions du monde, mais conserve la faculté d’en infléchir la trajectoire. Or notre pays subit, comme l’ensemble de l’Occident, un déclassement sans précédent.

Comme l’a souligné le président de la commission des affaires étrangères, le fait majeur de ce début du XXIe siècle est la fin du monopole occidental de la richesse et de la puissance.

Bien sûr, la France conserve de nombreux atouts. Elle est, en vérité, une puissance moyenne qui a su garder une influence mondiale, bien au-delà de son poids économique et militaire. C’est là toute l’importance, tout le génie de notre politique étrangère.

La France saura-t-elle s’adapter au XXIe siècle ? Voilà la question qui devrait nous occuper cet après-midi.

Tenir aujourd’hui un débat de politique étrangère relève presque du défi, tant ce début de siècle est instable et imprévisible. Chaque jour, ou presque, nous apporte son lot de changements. L’année dernière, les « printemps arabes » ont commencé à balayer trente ans d’immobilisme ; un an plus tard, notre regard sur ces révolutions a déjà changé. Ce que l’on peut dire aujourd’hui sera peut-être démenti demain.

Dans cet environnement mouvant, nous avons plus que jamais besoin de savoir où nous allons, de définir ce que sont nos priorités diplomatiques : en un mot, de fixer le cap. Telle est votre mission, monsieur le ministre d’État.

Je vous remercie donc, au nom de mon groupe, d’avoir bien voulu accepter ce débat de politique étrangère, le premier à se tenir depuis les dernières élections sénatoriales. Le mérite en revient au président de la commission des affaires étrangères, Jean-Louis Carrère, que je tiens à saluer tout particulièrement. Alors que la majorité sénatoriale a changé, il a su créer un climat de travail propice à l’engagement de chacun au sein de notre commission. Qu’il en soit ici publiquement remercié.

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