Intervention de Jean-Pierre Chevènement

Réunion du 7 février 2012 à 14h30
Débat de politique étrangère

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

Le précédent libyen pèse lourd en Syrie.

La Russie soutient, certes pour des raisons intéressées, le régime de Bachar Al-Assad contre ce qu’elle appelle l’« ingérence étrangère », laquelle est en fait une révolution populaire où s’affirment des éléments islamistes extrémistes.

Au-delà de la revendication de la liberté et de la démocratie pour le peuple syrien, n’y a-t-il pas des forces qui veulent transformer la Syrie en champ clos d’une rivalité autrement plus décisive, comme l’a relevé à juste titre M. Pozzo di Borgo, entre l’Iran et l’Arabie Saoudite ?

Ne peut-on craindre en toute lucidité, à la lumière de l’évolution de l’Irak, les conséquences qui s’ensuivront à terme pour des minorités, notamment chrétiennes, au sort desquelles la France déclarait n’être pas indifférente ?

On en vient ainsi naturellement à l’Iran. La France se situe à l’avant-garde de l’embargo décrété par l’Union européenne sur le pétrole iranien, sous le prétexte de conduire ce pays à la table des négociations et d’éviter ainsi des frappes israéliennes.

Cette attitude, qui s’insère dans une logique de surenchère, ne garantit pas la suite, mais comporte, dans l’immédiat, un effet certain qui ira à l’inverse du but recherché : les puissances asiatiques, à commencer par la Chine, occuperont dans le Golfe arabo-persique la place laissée vide par les occidentaux.

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