Monsieur le président, monsieur le président de la commission, mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais d’abord saluer l’initiative de Jean-Louis Carrère, qui a souhaité l’organisation de ce débat, auquel je participe bien volontiers, de même que je me rends de bonne grâce à chacune des réunions de la commission des affaires étrangères, au sein de laquelle les échanges sont toujours très fructueux.
Je vous remercie de me donner l’occasion de faire un point devant vous sur les grandes priorités de notre politique étrangère et de sécurité, à un moment où la vigilance et l’action demeurent plus que jamais nécessaires, le monde étant entré depuis plusieurs mois dans une phase de mutations accélérées, de crises et de ruptures. De tels moments historiques donnent lieu à des évolutions positives, font naître des occasions, mais comportent aussi des inconnues et des risques.
Au cours des derniers mois, notre première priorité a été – et demeure – le sauvetage de la zone euro et la consolidation de l’Union européenne. Ne nous le cachons pas : la crise de la dette et la crise économique ont fait passer l’Europe près d’un véritable naufrage. Nous l’avons évité, avec nos amis allemands, à force de volonté politique et de courage.
Nous ne sommes pas encore complètement tirés d’affaire, mais nous sommes sur la bonne voie. Nous commençons ainsi à convaincre les marchés financiers et nos grands partenaires, comme M. Pozzo di Borgo l’a signalé.
Il n’y a pas de solution durable à la crise actuelle en dehors d’un projet européen renforcé et renouvelé. D’une certaine manière, cette crise peut représenter pour nous la chance d’aller plus loin dans le processus d’intégration de la zone euro. Ce n’est qu’ensemble que les pays européens pourront peser dans les équilibres nouveaux du monde. Le repli sur les égoïsmes nationaux n’est pas une issue. En revanche, il nous faut un vrai gouvernement économique, une plus grande coordination des politiques économiques, une vraie politique de croissance européenne, pour recréer de l’innovation, de la richesse et de l’emploi.