Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 12 juillet 2010 à 15h00
Action extérieure de l'état — Discussion des conclusions du rapport d'une commission mixte paritaire

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, monsieur le président de la commission de la culture, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, nous arrivons aujourd’hui à une étape importante de la plus ambitieuse réforme de la diplomatie d’influence présentée par le Gouvernement depuis des décennies et qui verra le jour grâce à vous.

Je me souviens très bien en avoir entendu déjà parler dans les années quatre-vingt-dix, alors que j’étais secrétaire d’État auprès de Roland Dumas. Vous, mesdames, messieurs les sénateurs, vous allez sans doute la réaliser.

Cette réforme n’a absolument rien d’idéologique. Elle était devenue une nécessité. La France avait face à elle des concurrents, au sens propre du terme : l’Institut Goethe, l’Institut Cervantes, le British Council, l’institut chinois notamment, et ne pouvait donc pas demeurer sans rien faire.

De plus, cette nécessité s’affirme d’autant plus que va être créé un service européen d’action extérieure, sur proposition du Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui n’exercera cependant pas la prérogative de la représentation culturelle européenne.

Lorsque, dans quelques mois ou quelques années, la représentation européenne sera réelle et forte en Europe comme dans le monde, notre diplomatie d’influence ne s’en trouvera pas mieux. Elle devra se battre avec ses propres forces et la lutte se livrera entre les agences française, britannique, espagnole et allemande.

La création de l’Institut français permettra à notre pays d’intervenir. Est en jeu le rayonnement de nos valeurs. Nous devons présenter non seulement la tradition française, mais aussi la création française et peut-être l’avant-garde, grâce à votre soutien, mesdames, messieurs les sénateurs. Je vous remercie de la façon tout à fait assez exceptionnelle dont vous avez travaillé avec le Gouvernement.

Il fallait que la France se dote d’outils nouveaux – tel sera le cas – et dispose d’opérateurs modernes et efficaces. J’espère qu’elle les aura.

L’Institut français va représenter la diplomatie française renouvelée.

L’argument budgétaire a été avancé afin de refuser l’adoption du présent projet de loi. Mais les textes comportent-ils forcément les crédits nécessaires à leur mise en œuvre ?... J’ai enrayé la chute des crédits culturels affectés à mon ministère et j’ai trouvé les moyens – peut-être sont-ils cependant insuffisants – nécessaires à l’Institut français pour mener à bien sa politique, probablement à partir du 1er janvier 2011. Tout comme vous, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, je veillerai à cet aspect financier.

Par ailleurs, pour la première fois, l’Institut français travaillera étroitement avec les alliances françaises. Une convention, en cours d’élaboration, sera signée dans quelques semaines et portera sur 650 points, non de vente, mais de mise en œuvre de notre politique culturelle. Nous avons déjà le logo, presque le papier à lettres

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