Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, voici un projet de loi qui tombe fort à propos, je veux dire qu’il est politiquement très opportun. Non pas que son contenu soit bouleversant, au contraire, mes collègues ont déjà évoqué les doutes et les incertitudes qu’il suscite, ainsi que ses carences, notamment en termes de moyens.
Toutefois, il est opportun d’en parler au vu de la tempête qui secoue votre ministère, monsieur le ministre.
Des vents mauvais vous ont récemment privé de votre secrétaire d’État chargé de la coopération et de la francophonie, Alain Joyandet. Auparavant, vous vous étiez vu enlever, du jour au lendemain, votre secrétaire d’État chargée des droits de l’homme, Mme Rama Yade, priée d’aller faire du sport ailleurs. Plus tôt au cours du quinquennat de M. Sarkozy, un autre de vos secrétaires d’État, Jean-Marie Bockel, avait fait les frais du retour en force d’une certaine politique africaine en manque de rupture. Et je ne parlerai pas du très médiatisé départ de l’ambassadeur de France à Dakar, un ami ou un ancien ami à vous, qui a quitté avec bruit et fureur son poste africain. Je n’oublie pas non plus le collaborateur de votre ministère chargé naguère des questions religieuses, un ambassadeur qui attend depuis plus de six mois près de son téléphone qu’on veuille bien faire appel de nouveau à ses compétences.
On peut se demander si travailler auprès de vous serait devenu un métier à risques.