… nous rigidifierions le système, nous empêcherions cette indispensable mobilité. Dans le monde où nous vivons, il faut pouvoir circuler, il faut pouvoir bouger, il faut de la souplesse, et la culture française pâtirait de statuts contraignant ses agents à occuper toujours les mêmes fonctions. C’est vrai, il faut un minimum de formation, il faut pouvoir s’immerger dans la durée, mais il ne faut pas « s’encroûter » pendant des années dans la même fonction et dans le même poste, au risque que l’action culturelle en souffre.
Enfin, certains affirment que la création des EPIC aura pour conséquence une « marchandisation » de la culture. Quel procès ! Lorsque nous avons débattu de la loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités, nous avons aussi été accusés de vouloir « marchandiser » l’Université. Or, mes chers collègues, quels sont ceux d’entre vous qui, exerçant des responsabilités locales, ne s’emploient pas à trouver des ressources extérieures, ne font pas appel au mécénat pour développer un certain nombre d’entreprises culturelles ? Tous, vous le faites, et vous le ferez plus encore à l’avenir.
La forme juridique de l’EPIC nous offrira une plus grande souplesse et nous permettra de dégager des moyens supplémentaires.
Pour l’ensemble de ces raisons, nous voterons sans hésiter ce texte, qui constitue un véritable progrès. Néanmoins, j’exprimerai un regret : lors de l’examen de ce projet de loi en commission, chacun de ses articles a été voté à l’unanimité ; aussi, je regrette que, pour des raisons politiques – soyons francs –, cette même unanimité ne se retrouve pas en séance publique. Que certains ne veuillent pas voter un texte au motif qu’il émane de la majorité n’empêchera pas celle-ci de l’adopter avec un certain plaisir.