Et puis, cela a été souligné tout à l’heure, il y a aussi l’appréciation de la culture locale. Il s’agit d’un élément capital. La rencontre de la culture locale et de la culture française peut se révéler productive. Il en va tout autrement lorsque la culture française est exportée et vient, en quelque sorte, s’ajouter à la culture locale, comme une culture supplémentaire. La culture française, est belle, bien entendu. Mais pour devenir attractive, et avec elle la langue française, elle doit se marier avec les cultures locales. Tel est notre objectif.
Il n’y a pires conservatismes – je dis bien conservatismes, et non pas conservateurs – que ceux qui sont sûrs d’eux. Le conservatisme était la tradition dans l’action culturelle : nous proposions toujours la même chose. Je ne prétends absolument pas que c’était mauvais et qu’il faut rompre avec la tradition, et ne plus rien proposer de ce qui fait notre héritage culturel. Mais nous ne pouvons pas en rester là, nous devons nous ouvrir. De ce point de vue, j’ai beaucoup apprécié les exemples qui ont été évoqués.
En conclusion, je souhaite remercier chacun d’entre vous pour le travail accompli. Sans vos contributions, et si le Sénat, par le travail conjoint de la commission de la culture et de la commission des affaires étrangères, n’avait pas donné l’impulsion nécessaire, nous en serions encore à nous lamenter sur la baisse du rayonnement culturel de la France, sur le recul de notre diplomatie dite d’influence.
En dehors de la diplomatie dite d’influence, les rapports de force vont surgir à nouveau : le nationalisme et la concurrence industrielle vont être au premier plan. Sans préjuger les résultats, nous avons bien fait de réformer notre outil culturel. C’était indispensable et c’est probablement la meilleure chose que nous pouvions faire dans ces temps de troubles et d’affrontements par personnes, par entreprises et, peut-être aussi, par cultures interposées.