Intervention de Hugues de Jouvenel

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 1er février 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Hugues de Jouvenel

Hugues de Jouvenel :

Je suis d'accord avec votre définition de la prospective.

Comme vous, je dénonce la déconnexion préoccupante entre l'économie réelle et financière. Avant la crise, les flux financiers se montaient à 1 000 milliards par jour, soit cent fois plus que les transactions réelles.

Après la crise, nous avons aidé la sphère financière, mais les opérateurs n'ont rien appris. Inévitablement, nous allons aller de crises financières en crises financières. A elle seule, la France ne peut espérer assainir le système, même si elle prend des mesures de bon sens, notamment en ce qui concerne les banques. En outre, nous ne sommes pas seulement confrontés à une crise financière mais aussi à une crise de l'économie réelle. Même si la France et l'Europe affrontent une concurrence internationale de plus en plus féroce, elles n'ont pas perdu la guerre. L'Europe souffre de son extrême division : les petits Etats vivent très mal le fait que le couple franco-allemand fasse mine de vouloir piloter l'Union européenne. En outre, la répartition des pouvoirs au sein du couple n'est pas particulièrement équilibrée.

L'incertitude peut être stimulante si l'on se fixe un cap en s'appuyant sur des valeurs fondamentales. En revanche, elle est angoissante quand tout s'effondre et que l'on ne sait où aller. Le modèle économique et social européen n'est pas mort, mais il doit accepter de se rénover sans rien renier de ses valeurs fondamentales.

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