Les activités commerciales représentent 40 millions d'euros sur un budget de 350 millions, soit un peu plus de 10 %. Il s'agit pour moitié de prestations à des clients professionnels, soit des industriels et des services. La part liée à au répondeur téléphonique du 3250 et aux kiosques départementaux en 08 reste importante, bien qu'elle tende hélas à décroître.
J'ai coutume de comparer les chiffres de Météo France à ceux de nos homologues européens : Deutscher Wetterdienst emploie 2 200 personnes, contre 1 900 au Met Office britannique et 1 400 à l'Aemet espagnol. Malgré nos spécificités avec l'outre-mer, nous ne sommes pas spécialement mal pourvus.
Cela dit, la recherche, vous n'avez pas tort sur ce point, absorbe 10% de nos effectifs, concentrés sur la prévision numérique du temps et la modélisation du climat. Ensuite, nous sommes membres de l'alliance nationale de recherche pour l'environnement (AllEnvi), à laquelle participent également le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Nous fournissons non des données, mais une véritable compréhension des mécanismes physiques. Le laboratoire de Toulouse est commun avec le CNRS ; nous mènerons avec ce dernier et une vingtaine d'organismes européens de recherche durant l'année 2012, la campagne expérimentale HyMeX (Hydrological Cycle in the Mediterranean Experiment ) destinée à mieux connaître et comprendre des phénomènes hydrologiques dans le bassin méditerranéen.
Concernant nos infrastructures propres, l'organisme intergouvernemental Eumetsat (European Organisation for the Exploitation of Meteorological Satellites) - dont la plupart des pays européens sont membres - conçoit, fait lancer et opère les satellites. Il y a donc une mutualisation complète des satellites au niveau européen, à laquelle il faut ajouter des échanges de données avec les Etats-Unis, le Japon et, progressivement avec la Chine. Pour la partie maritime, nous gérons un certain nombre de bouées ; l'Ifremer, le SHOM et d'autres organismes en font autant. L'important est l'échange des données entre structures.
Les éoliennes perturbent le signal radar. A quoi donner la priorité, à la protection des personnes et des biens ou à la production d'énergies renouvelables ? Il n'appartient pas à Météo France de trancher ; mon rôle est de faire valoir les conditions d'une bonne utilisation de l'argent du contribuable dans le développement du réseau de radars demandé par l'État.
Nos prévisions sont-elles pessimistes ? Je ne le crois pas. Tout le monde peut se tromper, et nous nous trompons, c'est l'état de l'art qui le veut, mais nous sommes évalués sur notre taux de fausse alerte. Dans le Var, Météo France s'est vu reprocher d'avoir maintenu la vigilance orange, alors qu'il est apparu a posteriori que la vigilance rouge aurait été justifiée ; or, les données disponibles sur le moment correspondaient à une vigilance orange. Nous nous efforçons de tenir l'équilibre.
Qu'attendre en termes de prévisions fiables ? Au-delà de cinq jours et jusqu'à dix jours, le signal informatif est valable. Les agriculteurs peuvent l'utiliser ; en revanche, nous ne pouvons pas leur fournir les données dont ils ont parfois besoin dans leur programme pour des épandages ou le traitement de la vigne à deux heures près.
Nous coopérons avec la Suisse, dont je reviens. Nous allons renforcer les liens entre ce pays et notre centre lyonnais. Les Suisses fournissent-ils davantage de données que nous ? Cela mérite investigation...