Intervention de François David

Mission commune d'information Agences de notation — Réunion du 11 avril 2012 : 1ère réunion
Audition de M. François daVid président de la coface

François David :

Je peux vous parler de la nôtre. Pour les pays, nous avons quatre notes, de A, la meilleure, à D, la moins bonne. La note A se décline de A1 à A4. Chaque année, nous tenons une grande réunion de conjoncture sur le risque pays, très médiatisée, où nous annonçons nos notations. Dans la semaine qui suit, les ambassadeurs qui estiment que leur pays n'a pas été évalué à la hauteur qui devrait être la sienne demandent à me voir. Un jour, je reçois l'ambassadeur du Soudan, dont vous imaginez la note, qui me serre énergiquement la main et me demande si je connais la note de son pays. Je lui dis oui. Il ajoute tout de go : elle devrait être encore pire !

L'Algérie est particulièrement vigilante quant à sa notation par rapport aux autres pays du Maghreb. Un jour, le président Bouteflika, en visite officielle à Paris, demande à me voir : il est « extrêmement mécontent » de la note de l'Algérie, qui n'est pas, selon lui, à la hauteur des liens historiques, des relations culturelles de nos deux pays, etc ». Je lui réponds que nous sommes des tâcherons, que nous ne regardons que l'expérience de paiement des entreprises, les défauts de recouvrement des créances, que lorsque ces critères seront améliorés, la note pourra sans doute être réévaluée, qu'il ne s'agit que d'une note technique et en aucun cas politique. « La Coface devrait faire preuve de tendresse », me dit-il, droit dans les yeux. « Voici un terme qui ne figure pas dans le dictionnaire de l'assurance-crédit », lui ai-je répondu.

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