Je n'aurais pas plus confiance dans une agence européenne que dans une agence américaine. Comme l'a dit Patrick Barbe, nous n'avons pas confiance dans la méthodologie qui n'aboutit qu'à donner une photographie à un instant donné, sur la base de données partielles et sans prendre en compte les éléments dynamiques.
Ces informations appellent un travail d'analyse que beaucoup de gens ne font pas, ce qui crée des opportunités dans les deux sens. Certes, les agences n'ont pas vu arriver un certain nombre de crises, mais elles n'ont pas non plus prévu l'amélioration de la situation de l'Indonésie. Il suffit simplement que nous fassions proprement notre travail. Je souhaiterais que les régulateurs affranchissent les investisseurs institutionnels des contraintes de prise en compte des notations et ainsi les responsabilisent.
Les dettes souveraines sont par définition nationales. Si, après les élections du 6 mai, la Grèce nous quitte, nous nous retrouverons avec des drachmes...sauf peut-être pour la partie de la dette qui a été restructurée. Si les agences ne regardent pas de telles questions, nous ne pouvons pour autant pas en faire abstraction.
La création d'une autre agence ne me semble pas la solution. Vous avez un GPS et vous pouvez lui faire confiance bien que le gouvernement américain soit derrière ; mais cela ne vous dispense pas de garder les yeux ouverts sur la route. Ici, c'est la même chose : il faut responsabiliser les acteurs ! Nous achetons tous les jours des obligations non notées. Elles sont un peu moins liquides, mais si nous faisons notre travail correctement, il y a des opportunités phénoménales.