Intervention de Bruno Vieillefosse

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 10 janvier 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Bruno Vieillefosse délégué pour le regroupement des états-majors et des services centraux de la défense dresd

Bruno Vieillefosse, délégué pour le regroupement des états-majors et des services centraux de la défense :

La sécurité est notre préoccupation constante. La construction des bâtiments à Balard devra obéir à des normes beaucoup plus strictes que pour des bureaux classiques. Les systèmes d'information seront aussi fortement sécurisés. Certes, le regroupement en un site unique est a priori un facteur de fragilité, mais ce site de 16 hectares ne présente pas de vulnérabilité physique particulière : un avion qui s'écraserait sur l'îlot Saint-Germain causerait autant des dégâts qu'à Balard ! Au Pentagone, où les normes de construction sont du même ordre que celles retenues pour Balard, la totalité de l'immeuble ne s'est pas effondrée quand un avion s'est écrasé dessus, mais uniquement la partie directement impactée.

La sécurité informatique a un coût élevé, en termes physiques, logiques et humains. On pourrait penser que nous sommes trop rigoureux, mais je crois que nous avons raison. Un partage des tâches très fin a été opéré entre l'opérateur informatique, Thales, et la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (Dirisi), afin que le ministère garde la main sur la sécurité des réseaux non pas dans le seul cadre étroit de Balard, mais dans le cadre global du ministère de la défense sur la France entière.

Le déménagement et le transfert n'entrent pas dans le champ du contrat de partenariat ; le ministère passera des marchés spécifiques. Comme l'a dit M. Bockel, cette phase de quatre mois sera très délicate, car il faudra maintenir la capacité opérationnelle de nos armées, avec le risque qu'une crise internationale majeure survienne au même moment. Le titulaire du contrat n'est pas directement concerné, sinon qu'il devra accueillir les nouveaux arrivants sur le site.

La redevance sera actualisée en fonction de règles d'indexation semblables à celles d'un marché public classique. Nous avons voulu que la maîtrise des dépenses énergétiques incombe autant que possible à l'opérateur, qui aura construit le bâtiment et ses dispositifs énergétiques.

Le président Marini a raison de souligner que les systèmes d'information représentent une part importante du coût du projet Balard, qui ne consiste pas seulement à construire des bâtiments, mais aussi à mettre en place des réseaux, des salles serveurs, des moyens de vidéoconférence, des systèmes bureautiques. Quand je vois la difficulté qu'il y a à articuler l'implantation des postes et des imprimantes en séparant les réseaux classifiés et non classifiés, je me sens confirmé dans l'idée qu'il était judicieux d'intégrer la bureautique au contrat, pour cinq ans seulement parce que des réticences se sont exprimées au sein du ministère du point de la cohérence d'ensemble de la politique bureautique, et c'est ce qui explique la baisse de la redevance après cinq ans. A Balard travailleront 9 300 personnes, mais il y aura 15 000 postes informatiques, car il ne faut pas mélanger flux classifiés et non classifiés. Nous n'avons pas choisi l'entreprise Thales - elle faisait partie du groupement de candidature constitué avec Bouygues - mais nous n'avons pas à nous plaindre des prestations qu'elle apporte déjà au ministère dans le cadre de bien d'autres projets.

J'espère vaincre le scepticisme de M. Boulaud. Le projet PSP a vu le jour en 2004, mais dès 2001-2002 on avait pensé acquérir un immeuble rue de Grenelle dans une vue semblable. L'idée était de regrouper à l'îlot Saint-Germain la haute direction autour du ministre, et de situer les centres opérationnels à l'extérieur. C'était un projet intéressant, dont le coût était estimé entre 80 et 90 millions d'euros.

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