Intervention de Bruno Vieillefosse

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 10 janvier 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Bruno Vieillefosse délégué pour le regroupement des états-majors et des services centraux de la défense dresd

Bruno Vieillefosse, délégué pour le regroupement des états-majors et des services centraux de la défense :

Il faut faire la différence entre autorisations d'engagement et crédits de paiement. Quoi qu'il en soit, ces sommes n'ont pas été dépensées en pure perte, puisqu'elles ont permis de sécuriser les systèmes informatiques des états-majors. Le projet PSP, c'était le contraire le Balard : disperser les quatre états-majors sur quatre sites - l'état-major de l'armée de terre étant installé à l'École militaire - alors qu'il faut au contraire les regrouper, pour permettre à l'état-major des armées de jouer le rôle prépondérant de coordination que lui a confié le décret de 2009. Si l'on avait imaginé ce pis-aller, c'est parce qu'il n'y avait plus de place à l'îlot Saint-Germain Les problèmes de communication en auraient été aggravés : le major général des armées soulignait récemment les problèmes pratiques qui se posent lors des crises opérationnelles. Réunis physiquement sur un même site, les responsables peuvent délibérer plus efficacement et prendre des décisions rapides, avec l'appui de compétences logiques, opérationnelles, communicationnelles et sanitaires regroupées.

Nous nous sommes rendus à deux reprises au Ministry of Defence Main Building de Londres, et nous y retournons dans dix jours pour étudier la relation contractuelle du ministère avec le titulaire du contrat de partenariat ou private finance initiative (PFI). Il n'y a là presque que des civils, car les états-majors sont ailleurs. En France, l'organisation des pouvoirs publics et le fait que le Président de la République est le chef des armées imposent que les états-majors soient installés à proximité de l'Élysée et, de fil en aiguille, du siège de la DGA, des instances civiles du ministère, etc.

On peut bien sûr arrêter le projet Balard ; il faudra alors en assumer les conséquences ! Le contrat est signé, et les dépenses sont déjà engagées : 170 ingénieurs travaillent à plein temps sur ce projet à Issy-les-Moulineaux, d'autres y consacrent ailleurs une partie de leur temps. Si nous résilions le contrat, il faudra indemniser l'entreprise et payer ses frais : cela représente des montants très élevés, croissant chaque jour qui passe, plusieurs dizaine de millions d'euros, voire davantage ... . On devra, en outre, rénover les emprises existantes, alors que nous aurons renoncé à tirer 600 millions d'euros de leur vente, ainsi que les systèmes informatiques. A-t-on le choix ? Je me plierai bien évidemment à la décision du Gouvernement, mais tirer un trait sur ce projet coûterait très cher et laisserait au sein du ministère une organisation inadéquate et une impression d'échec difficile à dissiper.

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