Les investisseurs admettent volontiers que les agences ont commis des erreurs -voire une faute dans le cas de la crise des subprimes- mais estiment malgré tout qu'elles fournissent des indications précieuses qu'eux-mêmes sont capables de retraiter.
Les investisseurs des grands établissements de crédits ou des grandes compagnies d'assurance bénéficient de « scorings » internes ; ces systèmes de notation leur permettent d'ajuster la note qu'ils obtiennent de Standard and Poor's, de Moody's ou de Fitch. Paradoxalement, les investisseurs ne sont donc pas si gênés que cela par les erreurs commises ces dernières années.
Plusieurs investisseurs m'ont fait remarquer que les agences avaient certes commis une faute à travers les conflits d'intérêts auxquels elles ont été mêlées, en se montrant incapables de déterminer réellement le niveau de risques de ces produits structuré mais que les analystes étaient conscients qu'il s'agissait de produits très complexes. Certains m'ont confié qu'ils étaient restés à l'écart de nombreux produits structurés qu'ils ne comprenaient pas. Ceux qui ont essayé d'y voir clair se sont rendu compte que c'était impossible mais ont continué à acheter.
Le travail d'un investisseur consiste à porter un minimum de regard critique sur un émetteur de dettes et sur son risque d'insolvabilité mais également sur une note. S'il ne le fait pas, il commet lui-même une faute.