Intervention de Jacques Legendre

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 29 février 2012 : 1ère réunion
Diversité et accès aux études supérieures — Audition de M. Richard deScoings directeur de l'institut d'études politiques iep de paris

Photo de Jacques LegendreJacques Legendre :

Notre commission a souhaité entendre sur ce sujet du concours d'entrée à Sciences Po les différents protagonistes en présence. Au-delà des divergences de vues sur l'utilité d'une épreuve écrite de culture générale, quelques problèmes retiennent mon attention :

- l'enseignement des langues vivantes doit se poursuivre dans le cadre des études supérieures afin de garantir à tout élève un bagage linguistique solide ;

- le débat se concentre sur la remise en cause de l'importance de la culture générale dans les concours aux grandes écoles au nom de l'égalité des chances. Or, cette égalité des chances doit précisément permettre d'acquérir un niveau de culture générale sur lequel on ne saurait transiger. Je rappelle qu'une étude récente du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), datée de 2004, concluait que l'épreuve de culture générale au concours d'entrée de Sciences Po n'était pas socialement discriminante ;

- les élites françaises connaissent une mutation. Alors qu'elle comportait autrefois une forte dimension littéraire ou scientifique, la culture des élites est aujourd'hui principalement juridique ou scientifique, et sensiblement moins littéraire. La réflexion doit donc également porter sur le maintien de la diversité de la culture de nos élites, afin de prévenir tout rétrécissement de la pensée ;

- dans une tribune récente, M. Jean-Claude Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques, regrettait le biais en faveur des bacheliers des séries scientifiques dans l'accès à Sciences Po, alors même que l'histoire n'est plus désormais obligatoire pour les terminales S. Il faut effectivement reconnaître que nous n'avons pas encore fait le rééquilibrage des baccalauréats dont nos lycées, mais aussi nos établissements d'enseignement supérieur ont besoin ;

- votre réforme ne doit pas aboutir à une minoration de la culture générale. L'équilibre doit en particulier être trouvé entre l'écrit et l'oral, ce dernier étant souvent l'occasion d'un dialogue entre examinateur et examiné au cours duquel un contact peut s'établir. L'épreuve écrite est, elle, destinée à évaluer la structuration de la pensée.

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