J'ai bien vu les sourires lorsque M. Dassault expliquait que l'on ne peut pas dépenser l'argent que l'on n'a pas. En même temps, quand on parle de politiques contracycliques dans nos campagnes, les gens que je rencontre ont un peu de mal à y croire.
Dans la présentation qui nous a été faite, y a t-il une réponse satisfaisante à la question de la compétitivité ? Très franchement, je n'en suis pas sûr, car l'analyse sur la TVA sociale et la baisse des prélèvements sur le travail me semble un peu rapide. Peu de choses aussi sur la croissance, qui passe par la création de valeur par la population, ce qui suppose un certain enthousiasme, que je ne ressens pas en ce moment.
Je bute aussi sur une inadéquation entre l'évolution du déficit pour lequel on annonce une réduction extrêmement rapide certes, mais hors créances et pensions, ce qui relativise les choses, et celle de la dette qui devrait baisser par rapport au PIB à compter de fin 2013, tout en demeurant très loin de l'objectif de 60 %. En outre, l'on ignore ce que sera le coût de cette dette, puisque l'on ne sait pas qui nous vendra l'argent.
Quelles sont les inflexions prévues dans la politique européenne ?
Enfin, on trouve, dans votre document tout ce qui fait la révolte des collectivités locales. Vous dites explicitement, page 26, que les réformes fiscales que vous avez faites diminuent leurs recettes et que celles-ci n'augmenteront avec le PIB qu'à partir de 2014. C'est d'autant plus terrible qu'à la page 46, sous l'appellation de rationalisation des dépenses locales, on casse une partie de la croissance, dont l'investissement local est un élément important.
Ce ne sont pas des moments faciles et j'entends que certains dans notre commission voudraient aller plus vite, comme si l'on pouvait effacer en 30 minutes des erreurs qui auraient, dit on, été commises pendant trente ans.